Les premiers accords sur le char de combat du futur ont été signés par la France et l’Allemagne

Comme ils le firent quelques semaines plus tôt pour le Système de combat aérien du futur [SCAF], les députés de la commission du budget de la Chambre basse du Parlement allemand [Bundestag], débloquèrent l’enveloppe nécessaire au financement de l’étude de définition de l’architecture du Main Ground Combat System [MGCS], c’est à dire le futur char de combat franco-allemand. Il ne restait plus qu’à attendre la signature des accords permettant d’aller de l’avant dans cette affaire, sachant que la pandémie de Covid-19 n’allait pas faciliter les choses.

Finalement, ce 28 avril, si elle n’ont pu se réunir physiquement, la ministre des Armées, Florence Parly, et son homologue allemande, Annegret Kramp-Karrenbauer, ont signé l’accord-cadre définissant l’organisation du projet ainsi que les structures chargées de le gérer.

En outre, un autre accord de mise en œuvre [Implementing Arrangement 1], qui constitue la base de la commande d’une étude de définition de l’architecture du MGCS d’une durée de deux ans, a également été signé par les deux ministres. Cette annonce en a été faite par le ministère allemand de la Défense, celui des Armées, en France, ne s’étant pas encore exprimé.

Pour rappel, la maîtrise d’ouvrage du MGCS doit revenir à l’Office fédéral des équipements, des technologies de l’information et du soutien en service de la Bundeswehr [BAAINBw] tandis que celle du SCAF a été confiée à la Direction générale de l’armement [DGA].

« L’architecture du système est une condition préalable au développement d’un démonstrateur technologique avec lequel les exigences allemandes et françaises pour MGCS pourront être vérifiées », rappelle le ministère allemand de la Défense, pour qui « l’Allemagne et la France envoient un signal important pour la coopération européenne en matière de défense » avec ce projet.

Quant aux contrats « à conclure » dans le cadre de cette étude, poursuit-il, ils seront « basés sur un financement partagé à 50-50 par l’Allemagne et la France. »

Pour rappel, le MGCS concerne Rheinmetall et la co-entreprise KNDS, formée par Krauss-Maffei Wegmann [KMW] et Nexter Systems. Pour que la répartition 50-50 soit respectée entre les deux pays, il a été décidé de diviser l’étude d’architecture en 9 lots, lesquels seront attribués à parts égales entre les industriels concernés.

Ces deux accords ont été signés près de trois ans après l’annonce de ce projet par le président Macron et la chancelière Merkel, en juillet 2017.

Comme l’a expliqué Stéphane Mayer, le Pdg de Nexter, le MGCS sera « bien plus qu’un char » étant donné qu’il sera un « véritable système de combat terrestre complet qui répondra, grâce à une série impressionnante d’innovations, aux besoins de la supériorité terrestre dès son entrée en service, prévue en 2035. » Et d’ajouter : « Compte tenu de la durée des programmes d’armement, il sera le système majeur du XXIe siècle. »

Le MGCS permettra de remplacer les Leopard 2 de la Bundeswehr et les Leclerc de l’armée de Terre. À noter que la Pologne et que l’Italie pourraient se joindre à ce programme.

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