Résilience : Un avion de transport A400M Atlas sera basé en Polynésie pendant un mois

Actuellement, les Forces armées de Polynésie française [FAPF] disposent de deux avions de transport tactique CASA CN-235 mis en oeuvre par l’escadron ET 82 « Maine » et appelés, pour l’anecdote, « Kaveka » et « Kena ». Selon les configurations, ces deux appareils peuvent chacun acheminer une charge de 6 tonnes de fret, 32 personnes avec leurs bagages [VIP], 44 combattants [transport de troupes] ou jusqu’à 12 patients couchés [version médicalisée].

En raison des distances entre les différents îles et atolls de l’archipel polynésien, ces deux CN-235-300 sont indispensables pour assurer les missions sanitaires et, plus généralement, toutes celles qui relèvent du service public.

Mais les capacités des FAPF en matière de transport aérien vont être significativement renforcées pendant un mois, avec le déploiement d’un A400M Atlas de la 61e Escadre de Transport de la base aérienne d’Orléans-Bricy [BA 123]. L’appareil est attendu à Faa’a le 25 avril.

En effet, dans le cadre de l’opération Résilence, l’État-major des armées [EMA] a décidé « d’accroître leurs capacités d’appui et de soutien aux services de l’État pour faire face à la crise du Covid-19 » en Polynésie, alors que, pour la plupart, les pays de la région Pacifique ont fermé leurs espaces aériens civils.

Aussi, pour « diminuer l’isolement lié aux mesures de confinement », le chef d’état-major des armées [CEMA], le général François Lecointre, a donc ordonné de placer un A400M Atlas sous le contrôle opérationnel des FAPF.

Cet avion « possède une grande élongation, une capacité d’emport logistique très importante et est capable de se poser sur des pistes assez courtes. Il est ainsi en mesure de relier la majeure partie des îles de Polynésie française, mais également l’Australie,la Nouvelle-Zélande ou la Nouvelle-Calédonie si nécessaire », explique l’EMA.

Effectivement, l’A400M « Atlas » peut transporter une charge maximale de 35 tonnes et dispose d’une allonge de 8.700 km.

Les missions que l’avion de la 61e Escadre aura à assurer consisteront à acheminer du fret et à « contribuer » aux évacuations sanitaires, à l’instar des autres aéronefs des FAPF et en complément des avions civils locaux.

L’EMA ne précise pas s’il sera doté du nouveau kit de réanimation « MEROPE » [Module de réanimation pour les opérations], mis au point par l’escadron d’expérimentation et de solution technique [EEST] du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan. Adaptation du kit MORPHEE mis en oeuvre par les A330 MRTT Phénix, ce module permet de transporter jusqu’à 4 patients/blessés en réanimation.

Les aviateurs du détachement qui mettra en oeuvre cet A400M Atlas [une vingtaine au total] ont été mis en quatorzaine. Et ils ont été testés avant de s’envoler vers la Polynésie. Sur place, ils ne pourront sortir de l’isolement dans lequel ils seront mis que pour assurer leurs missions. Et cela, « en application des mesures de prévention appliquées à toutes les unités des FAPF pour limiter les risques de contamination au maximum », précise l’EMA.

La première fois qu’un A400M a été vu en Polynésie remonte à mars 2015 [voir photo ci-dessus].

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