Le ministère des Armées confirme avoir acheté du phosphate de chloroquine « par précaution »

Publiée sur les réseaux sociaux le 23 avril, une vidéo montre plusieurs barils sur lesquels est écrit « Chloroquine de phosphate », ainsi qu’un bon de commande émis par la « pharmacie centrale des armées ». Il n’en fallait pas plus pour déclencher une polémique, certains y voyant une preuve de l’efficacité du traitement proposé par le professeur Didier Raoult.

Pour rappel, et afin de traiter le Covid-19, l’infectiologue préconise d’associer 600 mg d’hydroxychloroquine [plaquenil] à un antibotique, en l’occurrence l’azithromycine. L’efficacité de ce traitement donne matière à débat au sein de la communauté scientifique, tout comme, d’ailleurs celle du Remdesivir, un médicament du laboratoire américain Gilead.

En outre, la chloroquine et l’hydroxychloroquine sont deux molécules qui ne sont pas identiques. L’une sert à traiter le paludisme [Nivaquine] quand l’autre est surtout prescrite contre le lupus et la polyarthrite.

« Chloroquine et hydroxychloroquine sont constituées de deux noyaux aromatiques, qui ne sont autres que le noyau quinoléine de la quinine. La chloroquine est un dérivé synthétique obtenu à partir de l’acridine. En France, la chloroquine et l’hydroxychloroquine sont commercialisées sous forme de sulfates », explique la Revue du Praticien.

Quoi qu’il en soit, le ministère des Armées a confirmé, ce 24 avril, que les barils de chloroquine de phosphate, provenant de Chine, lui étaient bien destinés.

« Dans un contexte de fortes tensions des approvisionnements de matières premières à usage pharmaceutique, le ministère des Armées a réalisé un achat de précaution, si jamais la chloroquine se révélait validée par les autorités de santé comme étant utile pour lutter contre le Covid-19 », a-t-il en effet expliqué, sans précisé la quantité commandée.

« Il s’agit de sels de chloroquine, ce n’est pas de l’hydroxychloroquine telle quelle mais ils permettent de fabriquer une solution injectable d’hydroxychloroquine », poursuit le ministère des Armées.

Sollicité par franceinfos, le cabinet de la ministre, Florence Parly, a souligne que cette commande « ne préjuge en rien de l’efficacité de la molécule » contre le Covid-19. « Nous faisons plein d’achats de précaution car c’est notre rôle », a-t-il ajouté.

Pour rappel, la mission de la Pharmacie centrale des armées est de « de concevoir et de produire des médicaments, des antidotes et autres traitements adaptés aux risques auxquels pourraient être exposés les militaires. »

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