Covid-19 : Le Sénat exige à nouveau que tous les militaires soient testés avant de partir en opérations

Dès leur retour, le 12 avril, à Toulon [et à Brest], décidé en raison de la propagation de l’épidémie de Covid-19 à bord du porte-avions Charles de Gaulle, les marins du groupe aéronaval [GAN] ont été mis en quatorzaine et fait l’objet d’une enquête épidémiologique.

Et cette dernière a permis de dépister 1.081 cas positifs au Covid-19, dont 1.046 [sur 1.760] pour le seul équipage du porte-avions. Parmi les marins du GAN, 545 cas symptomatiques ont été détectés et 24 d’entre-eux ont été admis à à l’hôpital d’instruction des armées [HIA] Saint-Anne de Toulon. Et deux sont encore réanimation.

Cela étant, la situation tend à s’améliorer. En effet, le porte-parole de la Marine nationale, le capitaine de vaisseau Éric Lavault, a indiqué que 120 marins du « Charles de Gaulle », testés positifs au Covid-19, ont été déclarés guéris et par conséquent autorisés à sortir du confinement.

Selon le capitaine de vaisseau Lavault, dont les propos ont été rapportés par l’AFP, ces marins « ne montrent plus de symptômes depuis 48 heures et ont été testés à la sortie » de l’HIA Saint-Anne ou de leur confinement en enceinte militaire. Mais davantage auraient pu également être « déconfinés ». Mais, par souci de sécurité envers leurs proches, il a été décidé de ne pas prendre de risque.

« Pour ceux qui sortent, le port du masque est obligatoire à domicile. Ils ne sont pas renvoyés chez eux en cas de personne à risque à leur domicile », a expliqué le porte-parole de la Marine. « Ainsi, une centaine d’autres marins considérés guéris, qui auraient pu rentrer chez eux, ont fait le choix de rester pour l’heure en enceinte militaire », a-t-il précisé.

Actuellement, 12 marins sont encore hospitalisés, dont deux en réanimation.

Quant aux marins testés négatifs ou asymptomatiques, ils restent en quatorzaine pour le moment. Ils « vont sortir progressivement à partir de lundi, à hauteur d’une centaine par jour », après avoir passé une visite médicale « individualisée », a indiqué le capitaine de vaisseau Lavault.

Par ailleurs, s’agissant des conditions dans lesquels le SARS Cov-2 [le virus responsable du Covid-19, ndlr] a pu se propager à bord du porte-avions, deux enquêtes – épidémiliogique et de commandement – sont en cours afin de les déterminer.

« Le commandement du bâtiment et le commandement de la Marine gardent toute ma confiance », a assuré le général François Lecointre, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition au Sénat, le 23 avril.

Plus généralement, le CEMA a aussi précisé aux sénateurs que « moins de 50 cas » de contaminations ont été, à ce stade, décelés en opérations extérieures [OPEX] depuis le début de l’épidémie. Pour rappel, et selon les chiffres donnés par le Service de Santé des Armées [SSA], 1.500 cas confirmés de Covid-19 ont été détectés parmi les militaires.

Cela étant, la commission sénatoriale des Affaires étrangères et des Forces armées a renouvelé sa demande auprès du ministère des Armées de tester systématiquement les militaires devant être envoyés sur un théâtre extérieur.

« Chacun comprend bien qu’on ne peut pas traiter les forces combattantes avec les mêmes ‘mesures barrière’ que le reste de la population! », a fait valoir Christian Cambon, son président. « Je demande à nouveau au Gouvernement, au nom de la commission des affaires étrangères et de la défense, qu’à partir d’aujourd’hui, 100 % des forces projetées en opérations, équipages en partance et relèves d’OPEX, soient testées avant leur départ! », a-t-il ajouté.

Une telle mesure à le suffrage du général Lecointre. « Oui, bien sûr, nous souhaitons que tous nos soldats soient testés avant projection, à la fois pour l’efficacité opérationnelle et pour préserver nos forces d’un risque réputationnel, dans les pays qui les accueillent », a-t-il dit.

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