La Chine a livré aux forces nigérianes des chars VT4 et ST-1 ainsi que des obusiers automoteurs
Dans une récente étude réalisée par le Stockholm International Peace Research Institute [SIPRI], qui a dû composer avec l’opacité qui entoure ses activités dans ce domaine, la Chine serait devenue le second producteur mondial, derrière les États-Unis.
Cette progression vise, en premier lieu, à répondre aux besoins de l’Armée populaire de libération [APL], dont le budget, officiel, s’éleverait à près de 180 milliards de dollars. Ensuite, il s’agit pour Pékin de gagner en influence grâce à l’exportation de systèmes d’armes. Si le Pakistan, le Bangladesh et la Birmanie font partie de ses principaux clients, l’industrie chinoise de l’armement a vu ses parts de marché augmenter au Moyen-Orient ainsi qu’en Afrique.
Il est en effet estimé que, depuis 2013 et l’arrivée au pouvoir du président Xi Jinping, les ventes d’armes chinoises ont augmenté de 55% en Afrique, grâce aux commandes d’une vingtaine de pays. Parmi ces derniers, le Nigeria est l’un des principaux.
D’ailleurs, la China North Industries Corp, plus connue sous le nom de Norinco, a livré un premier lot de 17 véhicules aux forces nigérianes. Le chargement est arrivé au port d’Apapa, le 8 avril dernier.
Ce lot livré par la Chine comprend des chars lourds VT-4, au moins un char léger à roues ST-1 et deux types d’obusiers automoteurs. Cependant, sur des photographies diffusée sur les réseaux sociaux, on remarque au moins deux engins de type SH5, lesquels se composent d’un canon de 105 mm monté sur un châssis à roues. Par ailleur, Norinco propose sur le marché des PLZ-45 [lesquels n’ont a priori pas répondu aux attentes de l’armée algérienne] et des PLZ-05.
Pleasant surprise. Nigerian army recently took delivery of a first batch of 17 vehicles compromising of VT-4 MBT, SH 5 self propelled howitzer and apparently ST1 tank destroys. pic.twitter.com/YCJZNmfeas
— Jake (@Jakepor21) April 9, 2020
Le Nigeria est le premier pays africain à recevoir des chars VT-4 [aussi connu sous le nom de MBT3000, ndlr], lesquels sont déjà mis en oeuvre par la Thaïlande.
Développé par Norinco pour l’exportation, le VT-4 est doté d’un canon de 125 mm et deux mitrailleurs [dont une de 12,7 mm et une autre de 7,62 mm]. D’une masse au combat de 52 tonnes, il est propulsé par un moteur diesel de 1.300 ch, produit localement, avec une suspension à barre de torsion et un système de transmission hydraulique intégré. Ce qui lui permet de rouler à la vitesse de 70 km/h sur route. Équipé d’un système de protection actif [GL5], il dispose en outre d’un système d’imagerie thermique de troisième génération, d’un dispositif de filtrage NBC et… de climatisation.
Quant au ST-1, il s’agit d’un char léger qui reprend le châssis du véhicule blindé d’infanterie ZBL-08. Également conçu pour l’exportation, ce blindé de 24 tonnes est armé d’un canon de 105 mm.
Jusqu’alors, l’armée nigériane disposait d’environ 250 chars, dont 130 Vickers MBT, une vingtaine d’antiques T-54/55, près de 80 T-72 et une poignée d’AMX-30 de facture française.
La presse nigériane a indiqué que la valeur du contrat notifié à Norinco s’élevait à 152 millions de dollars. « Le gouvernement chinois a accepté de garantir la qualité et la livraison en temps voulu des armements, qui sont principalement destinés à être utilisés dans le Nord-Est, foyer du terrorisme dans le pays », a expliqué le quotidien The Nation.
« Ce que vous voyez ici n’est qu’une partie de l’iceberg. D’autres vont arriver. Mais il est très important que nous voyions tous que l’armée et le gouvernement sont vraiment très sérieux pour s’attaquer aux problèmes de sécurité à travers le pays », a fait valoir le général Lamido Adeosun, dans les colonnes de ce journal. « De l’armée, attendez-vous à une opération plus robuste pour mettre derrière nous la menace […] de Boko Haram », a-t-il ajouté, en faisant référence au groupe jihadiste nigérian.
Les militaires nigérians devant mettre en oeuvre ces nouveaux blindés ont « été formés en Chine », a encore indiqué le général Adeosun. « Sans les restrictions imposées par le Covid-18, certains de leurs instructeurs nous auraient rejoints ici pour former plus de gens », a-t-il ajouté.