La Russie propose de vendre à l’Inde trois sous-marins de la classe Kilo remis à neuf

Encore récemment, la marine indienne mettait en oeuvre 10 sous-marins à propulsion classique de type Sindhughosh/Kilo, acquis auprès de l’Union soviétique [puis de la Russie], ainsi que 4 autres exemplaires appartenant à la classe Shishumar, basés sur le Type 209 du constructeur naval allemand ThyssenKrupp Marine Systems et construits sous licence en Inde.

En 2013, l’INS Sindhurakshak, un sous-marin de la classe Kilo, a été irrémédiablement perdu après avoir eu une explosion à bord. Et cela, trois ans après avoir déjà été victime d’un incendie causé par une batterie défectueuse. La réparation et la modernisation de ce navire avaient ensuite été confiées à l’entreprise russe Zviezdotchka. En outre, la marine indienne vient de céder un autre de ses « Kilo » – l’INS Sindhuvir – à son homologue birmane. Ce qui fait que, actuellement, il ne lui reste plus que 8 en activité.

Mais, dans le même temps, deux nouveaux sous-marins à propulsion classique ont été mis en service, à savoir les INS Kalvari et Khanderi, lesquels sont issus du projet 75, confié à Naval Group et conduit en coopération avec le chantier naval indien Mazagon Dock Limited. Au total, 6 exemplaires seront construits, sur la base du sous-marin Scorpène.

En outre, et pour remplacer ses sous-marins de classe Kilo et ses 4 modèles Type 209, l’Indian Navy a lancé un appel d’offres, appelé « Projet 75i », afin d’acquérir six autres navires, dotés d’un système de propulsion anaérobie [AIP]. Cinq industriels sont sur les rangs, dont l’espagnol Navantia [S-80 Plus], TKMS [Type 214], le sud-coréen Daewoo [KSS-III], le russe Rosoboronexport [classe « Amour »] et Naval Group, qui aurait fait deux offres, l’une resposant sur un Scorpène amélioré, l’autre, sur le concept SMX 3.0, présenté en 2016 lors du salon Euronaval.

Cela étant, et d’après des médias indiens, la Russie aurait l’intention de tenter un coup de poker. En effet, la société russe JSC United Shipbuilding Corporation [USC] a proposé à New Delhi d’acquérir trois sous-marins de la classe Kilo remis à neuf et de rénover trois autres navires du même type actuellement utilisés par l’Indian Navy afin de prolonger leur durée de vie opérationnelle d’au moins 10 ans. Cette offre, appelée « 3+3 », s’éleverait à environ 1,8 milliard de dollars.

Cette proposition aurait dû être présentée lors d’une réunion de la Commission technique intergouvernementale indo-russe [IRIGTC] qui avait été progrémme en mars dernier, avant d’être reportée à cause de l’épidémie de Covid-19.

Affichant un déplacement de 3.000 tonnes, les sous-marins de la classe Kilo peuvent plonger jusqu’à 300 mètres de profondeur et naviguer à la vitesse de 18 noeuds. L’une de leurs capacités les plus intéressantes portent sur leur aptitude à lancer des missiles de croisière 3M-14E Club-S [Kalibr].

Si l’offre russe est acceptée par New Delhi, alors l’India Navy disposerait de 6 sous-marins de type Kilo… Et le projet 75I pourrait être remis en cause. Ou, du moins, reporté.

Pour rappel, l’Inde loue actuellement à la Russie – et jusqu’en 2022 – un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Akula [rebaptisé « INS Chakra »]. Un accord de 3 milliards de dollars a été signé pour la location d’un second Akula d’ici 2025. Enfin, et après l’INS Arihant, l’Indian Navy s’apprête à recevoir l’INS Arighat, son second sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] de conception locale. Deux autres doivent être construits.

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