Covid-19 : Trois marins ont été évacués du porte-avions Charles de Gaulle, qui compte 50 cas confirmés

Le 8 avril, le ministère des Armées a annoncé qu’au moins 40 marins du porte-avions Charles de Gaulle avaient été mis à l’isolement après avoir présenté des symptômes analogues à ceux du Covid-19. Restait à confirmer si l’épidémie avait atteint le navire. D’où l’envoi, à son bord, d’une équipe de dépistage du Service de santé des Armées [SSA], comprenant deux médecins épidémiologistes, un expert en biosécurité ainsi que d’un médecin en charge des prélèvements.

« La priorité du commandement reste l’équipage et la santé de ses marins. Les symptômes présentés par la quarantaine de marins restent aujourd’hui sans gravité. Les marins concernés ont été isolés par mesure de précaution. Tout est mis en œuvre pour assurer le suivi médical des marins qui le nécessitent », avait expliqué la Marine nationale, dans son point de situation quotidien relatif à l’opération Résilience.

Dans le même temps, et afin d’éviter de connaître la situation du porte-avions américain USS Theodore Roosevelt, où 416 cas de Covid-19 ont été détectés parmi son équipage, les mesures sanitaires à bord du navire français ont été renforcées.

Et la Marine nationale de rappeler que, à son bord, le « porte-avions dispose de toutes les capacités de prise en charge et de surveillance
nécessaire au sein de l’hôpital : médecins, scanner, respirateurs, ainsi que des capacités d’évacuation sanitaire si besoin était. »

Finalement, deux jours plus tard, le ministère des Armées a fait savoir que, parmi les 66 tests réalisés, 50 cas de Covid-19 ont été confirmés par l’équipe médicale SSA envoyée à bord du porte-avions. « Aucune aggravation de l’état de santé des marins à bord n’est constatée à l’heure actuelle », a-t-il assuré. Toutefois, trois d’entre-eux ont été évacués à « titre préventif » par un hélicoptère NH-90 NHF Caïman vers Lisbonne [Portugal], où un Falcon 900 médicalisé les a pris en charge pour les transférer directement à l’Hôpital d’instruction des armées [HIA] Saint-Anne, à Toulon.

« Cette évacuation permet de préserver les capacités médicales du porte-avions Charles de Gaulle autorisant la prise en charge de marins infectés par le Covid-19, en particulier en cas d’évolution de leur état de santé », a précisé le ministère des Armées. « L’objectif est d’identifier le circuit de contamination et d’appuyer le protocole permettant de limiter la propagation du virus », a-t-il ajouté.

Ironie du sort, l’amiral Christophe Prazuck, le chef d’état-major de la Marine nationale, a récemment affirmé que les mesures sanitaires avaient été renforcées au sein des équipages. « Dans nos opérations comme dans le soutien, nous devons commencer par protéger chacun d’entre nous, individuellement, grâce aux fameux gestes barrières. Ces mesures de protection individuelle, nous les avons complétées par des mesures collectives qui concernent l’ensemble des équipages et des équipes d’intervention. Il faut les respecter à la lettre », a-t-il dit, dans un message diffusé le 6 avril.

Seulement, à bord d’un navire militaire, l’espace est réduit… ce qui complique d’autant plus l’application des recommandations pour empêcher la propagation d’un virus au sein de l’équipage.

Photo : Les exercices d’entrainement securité sont toujours effectués. Dans le cadre de la crise sanitaire de la pandémie de COVID19 à travers le monde, les gestes barrières sont appliqués sur le porte-avions Charles de Gaulle (c) Marine nationale

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