L’Otan va coordonner le soutien militaire à la lutte « contre la crise liée au coronavirus »

Pour répondre aux situations d’urgence, l’Otan dispose d’une structure dédiée, à savoir l’Euro-Atlantic Disaster Response Coordination Centre [EADRCC], dont le rôle est de, comme son nom le suggère, de recevoir les demandes et les offres d’assistance des États membres. C’est ainsi que, face à l’épidémie de Covid-19, l’Espagne et l’Italie l’ont sollicité afin d’obtenir une aide médicale. Aide qui leur a été fournie par la République tchèque, la Lituanie, la Turquie et le Luxembourg.

Mais il est désormais question d’aller plus loin. C’est en effet ce qu’a indiqué Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, à l’issue d’une visioconférence avec les ministres des Affaires étrangères des 30 pays membres de l’organisation, le 2 avril.

« L’Otan a été créée pour gérer les crises. Notre Alliance peut donc apporter sa pierre à l’édifice, et c’est ce qu’elle fait », a souligné M. Stoltenberg, qui a par ailleurs annoncé qu’il convoquerait bientôt une réunion extraordinaire avec les ministres de la Défense des pays membres pour « faire le point sur le soutien fourni par les Alliés et décider d’éventuelles mesures complémentaires. »

« Je suis reconnaissant aux Alliés d’avoir fait aujourd’hui de nouvelles offres d’aide et d’apporter déjà un soutien substantiel », a poursuivi l’ex-Premier ministre norvégien, en citant le transport aérien de produits médicaux, la mise à disposition de personnel médical et l’utilisation de technologies innovantes.

Cela étant, « nous avons chargé le commandement militaire d’identifier les capacités et les équipements excédentaires dans les pays de l’Alliance afin d’aider les pays les plus touchés », a ensuite expliqué M. Stoltenberg.

En clair, il revient au commandant suprême des forces alliées en Europe, le général Ted Wolters, de « coordonner l’indispensable soutien militaire à la lutte contre la crise liée au coronavirus et d’utiliser dès à présent des voies rapides de l’espace aérien européen pour les vols militaires transportant des fournitures médicales. »

Pour la plupart, les membres de l’Otan affectés par l’épidémie de Covid-19 ont mobilisé leurs forces armées. Tel est le cas de la France, avec l’opération Résilience. Ou encorce ceux l’Italie, de l’Espagne ou encore du Royaume-Uni et des États-Unis.

« Tous les pays de l’Alliance sont touchés, mais ils ne sont pas affectés de la même manière et en même temps. En outre, certains membres de l’Alliance ont plus de capacités que d’autres », a fait valoir M. Stoltenberg. « Il est donc possible de réaffecter des ressources pour aider les pays qui approchent du pic de la pandémie », a-t-il estimé.

« Nous avons décidé de mettre en commun nos capacités dans la lutte contre le coronavirus », a résumé Heiko Maas, le ministre allemand des Affaires étrangères, dont les propos ont été rapportés par l’AFP. « L’Otan n’est pas un médecin d’urgence en cas de crise sanitaire, mais elle dispose de mécanismes bien établis qui peuvent nous être utiles. Il s’agit notamment des procédures permettant de réagir rapidement en cas de catastrophe ou du savoir-faire permettant de se procurer le matériel nécessaire en urgence, comme c’est le cas actuellement dans le domaine médical. Nous pouvons également utiliser les capacités de transport aérien de l’Alliance », a-t-il expliqué.

Pour rappel, le 29 mars, la France a fait appel au Commandement européen du transport aérien [EATC] pour transférer des malades de Covid-19 hospitalisés dans la région Grand Est vers l’Allemagne. Un avion de transport A400M « Atlas » de la Luftwaffe s’est acquitté de cette mission. Seulement, cette structure européenne ne compte que 7 pays membres.

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