Un institut russe dit avoir mis au point une balle « furtive » pouvant perforer la plupart des gilets pare-balles
Pour utiliser une arme dotée d’un silencieux, c’est à dire un dispositif qui, grâce à des chicanes, permet de réduire le bruit et le flash lumineux au moment du tir, il existe des balles dites « subsoniques », parce que leur vitesse en sortie de bouche du canon est inférieure à celle du son [soit 340 m/s].
Aussi, et en raison d’une vélocité trop faible, les balles adaptées au tir silencieux ne peuvent pas perforer les gilets pare-balles de 2e classe, lesquels équipent la plupart des forces armées dans le monde. En effet, ces protection balistiques sont efficaces contre des projectile de 9 mm affichant une vitesse maximale allant de 341 m/s [classe IIA] à 436 m/s [classe II]. En outre, elles peuvent absorber une énergie cinétique [produit de la moitié de la masse d’un objet et du carré de sa vitesse] maximale de 700 à 800 joules.
Pour autant, et sans trop donner de détails sur la solution qu’il a imaginée, l’Institut Central de Recherche sur la Construction de Machines de Précision [TsNIITotchMach], filiale du conglomérat russe de l’armement Rostec, a indiqué, par un communiqué publié le 26 mars, qu’il venait de mettre au point une munition capable de perforer les gilets pare-balles de classe II tout en étant « furtive » car produisant un bruit faible sans créer de flamme au moment du tir. Et de préciser que cette « innovation » avait fait l’objet d’un dépôt de brevet.
Dans son communiqué, l’institut explique que les balles pour le tir silencieux ne pénètrent pas les gilets pare-balles de classe 2 en raison de leur vitesse insuffisante, de l’ordre de 200 à 290 m/s. Et que celle ayant une vitesse supérieure à 400 m/s en sortie de bouche ne permettent pas un tir silencieux.
Pour arriver à cette solution, l’institut russe a augmenté la masse des balles tout en leur ajoutant « un tranchant formé de deux faces plates à l’extrémité avant de leur noyau », afin d’accroître leur capacité de pénétration.
Cette nouvelle munitions, précise encore TsNIITotchMach, a été mise au point dans le cadre « des travaux de développement du pistolet « Oudav » [ou « Boa constrictor » en français], une nouvelle arme chambrée en 9x21mm appelée à remplacer les Makarov et Stetchkine APS actuellement en dotation au sein des forces russes.
L’an passé, TsNIITOTchMach avait annoncé que ce nouveau pistolet venait de passer avec succès les « tests d’État », lesquels avaient confirmé ses « les hautes qualités, tactiques et techniques », cette arme étant capable de fonctionner à des « températures extrêmes. »
Photo : Pistolet « Oudav »