Drone MQ-9 Reaper et Mirage 2000D ont décimé les assaillants d’un camp militaire nigérien

Le 12 mars, le poste de la garde nationale nigérienne d’Ayourou, situé près de la frontière malienne et à 200 km au nord de Niamey, a été attaqué par un groupe armé terroriste, relevant probablement de l’État islamique au grand Sahara [EIGS].

Ce dernier venait pourtant de perdre de « nombreux » combattants lors d’une opération qui, mené quelques jours plus tôt par Barkhane, s’était traduite par une frappe réalisée par un Mirage 2000D et l’engagement de commandos contre un « plot logistique » visiblement important, implanté dans le nord du Niger.

Quoi qu’il en soit, le camp d’Ayourou avait déjà été attaqué par l’EIGS en octobre 2017. À l’époque, les assaillants, venus du Mali, firent main basse sur les armes et les véhicules des gendarmes, lesquels perdirent 13 des leurs. Des parachutistes des Forces armées nigériennes s’étaient lancés à leur poursuite. Et lors de l’opération de ratissage, trois jihadistes avaient été tués, les autres ayant réussi à prendre la fuite.

Sans doute que l’EIGS espérait réussir le même coup. Mais le scénario aura été différents cette fois. Certes, selon Niamey, encore 9 gendarmes nigériens ont été tués lors de l’attaque du 12 mars. Mais une source sécuritaire précisa plus tard que « tous les assaillants » avaient été « neutralisés par une frappe aérienne », sans plus de détails.

Dans son compte-rendu hebdomadaire des opérations, l’État-major des armées [EMA] en a dit un peu plus. Ainsi, la force Barkhane a rapidement prévenue de l’attaque contre le camp d’Ayourou, ce qui lui a permis d’envoyer sur le champ des moyens aériens, dont un drone armé MQ-9 Reaper et « des » Mirage 2000D [probablement deux].

Les appareils de l’armée de l’Air ont « rapidement localisé les auteurs terroristes » puis procédé à « deux frappes ». Selon l’EMA, « plus d’une vingtaine de terroristes ont été neutralisés et plus d’une dizaine de motos détruites. » Et d’ajouter : « En coordination avec la force Barkhane, les forces armées nigériennes ont effectué une reconnaissance des sites, confirmant que le groupe armé terroriste responsable de l’attaque avait été durement touché. »

Par ailleurs, Niamey doit également faire face à la menace jihadiste dans le sud du pays, où sévissent deux organisations, à savoir Boko Haram et la Province de l’État islamique en Afrique de l’Ouest [ISWAP], qui en est une émanation.

Et, dans la nuit du 15 au 16 mars, le poste militaire de la localité de Toummour, dans le sud-est du Niger, a été attaqué par « des éléments terroristes de Boko Haram lourdement armés venus à bord d’une vingtaine de véhicules », selon le ministère nigérien de la Défense. « La riposte spontanée de nos forces de défense et de sécurité a permis de repousser l’ennemi » et le « bilan provisoire est de : côté ami, un blessé. Côté ennemi: cinquante combattants de Boko Haram neutralisés », a-t-il ajouté.

En outre, la poursuite engagée par la suite par le Bataillon d’intervention spéciale des FAN aurait permis de capturer « plusieurs suspects » et de saisir « deux véhicules ainsi que plusieurs armes ». Étant donné que l’ISWAP est issue de Boko Haram, la distinction entre les deux groupes n’est pas toujours faite. Cependant le premier vise surtout les forces armées tandis que le second s’en prend généralement aux populations civiles.

Depuis plusieurs mois maintenant, l’ISWAP et l’EIGS ont resserré leurs liens, au point de partager désormais les mêmes modes opératoires. Un récent rapport des Nations unies expliquait d’ailleurs que ces deux organisations diposaient « déjà de falicitateurs communs, ce qui laisse présager un renforcement du lien opérationnel entre les théâtres du Sahel et du bassin du lac Tchad. »

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