Irak : Une linguiste est accusée d’avoir divulgué les noms des informateurs des forces spéciales américaines au Hezbollah

Le 27 décembre, un sous-traitant américain fut tué lors d’une nouvelle attaque contre une base irakienne abritant des forces de la coalition anti jihadiste Inherent Resolve [OIR], en l’occurrence celle appelée K1, implantée dans la région de Kirkouk. Deux jours plus tard, les États-Unis finirent par riposter en frappant la milice chiite irakienne Kata’eb Hezbollah, inféodée à Téhéran. Ce qui fut la cause de l’assaut donné contre leur ambassade à Bagdad, quelques jours plus tard.

Seulement, peu après, Mariam Thompson, une traductrice de 61 ans, employée par le Pentagone et affectée auprès des forces spéciales américaines déployées dans le secteur d’Erbil, a consulté des documents auxquels elle n’était pas censée avoir accès. Et c’est ce qui a causé sa perte. En effet, le 5 mars,  elle a été mise en examen pour avoir transmis des « informations sur la défense nationale américaine à des représentants d’un gouvernement étranger. » Il lui est ainsi reproché d’avoir divulgué des données sensibles à un homme « pour lequel elle avait de l’attirance » et qui est un parent d’un responsable du gouvernement libanais ayant « apparemment des liens avec le Hezbollah. »

Ainsi, Mme Thompson a accédé à 57 documents concernant huit informateurs des forces spéciales américaines en Irak. Selon l’acte d’accusation [.pdf], elle a ainsi mis la main sur « des dizaines de dossiers concernant des sources des services de renseignement, y compris leur vrai nom, des données d’identification personnelle, des informations sur leurs antécédents et leur photo, ainsi que les messages détaillant les informations qu’elles ont fournies. »

Le mois derniers, la perquisition menée à son domicile par les agents du FBI a permis de découvrir une note manuscrite en arabe contenant les identités de trois informateurs travaillant pour les forces américaines. Mais pas seulement… Car il figurait également le nom d’une personne décrite comme une « cible des États-Unis » et qui devait, à ce titre, être avertie.

Aux enquêteurs, la traductrice a expliqué qu’elle avait également envoyé des informations sensibles par chat vidéo, via une plateforme de messagerie sécurisée. D’ailleurs, ayant eu accès à son téléphone, le FBI y a trouvé une autre note concernant une autre source ainsi que des détails sur la façon dont elle collectait des renseignements pour les forces américaines.

Lors de sa comparution devant un tribunal, le procureur adjoint a fait valoir Mariam Thompson représentait une « grave menace pour la sécurité nationale » et qu’elle devait rester, à ce titre, en détention, dans l’attente d’une nouvelle audience, le 11 mars prochain. Elle risque une peine de prison à perpétuité.

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