L’armée de l’Air va former les télépilotes de drones de la Police nationale

Laurent ANGUY / armée de l’Air

Étant donné que la Gendarmerie nationale a acquis une certaine expérience en matière d’utilisation de drones et qu’elle instruit ses propres télépilotes, via le groupement Instruction de ses forces aériennes [FAG] basé à Cazaux, on aurait pu penser que la Police nationale allait se tourner vers elle pour assurer la formation de son personnel appelé à utiliser de tels appareils.

Et cela d’autant plus que ces deux institutions relèvent du même ministère et que les missions assurées par leurs drones respectifs, qui vont du maintien de l’ordre à la lutte contre l’immigration illégale, en passant par la surveillance et la sécurité routière, sont sont similaires.

Cela étant, dès 2014, la direction opérationnelle des services techniques et logistiques [DOSTL] de la Préfecture de police de Paris, mit en place un « pôle de télépilotes » au sein de l’unité des moyens aériens [UMA], basée à l’héliport de Balard. Devant alors être doté de drones chinois DJI [Inspire 1, Phantom 2 et 3], la formation des opérateurs était alors assurée par un « organisme certifié, implanté dans l’Essonne », ce dernier proposant des stages théoriques [55 heures] et pratiques [90 heures].

Mais ce n’est donc pas à la Gendarmerie que la Police nationale a fait appel pour former, à l’avenir, ses télépilotes mais… à l’armée de l’Air. Plus précisément au Centre d’initiation et de formation des équipages drones [CIFED] de l’École de l’Air.

En effet, une première promotion de télépilotes policiers, « venus des quatre coins de la France », a été formée entre le 27 janvier et le 7 février à Salon-de-Provence.

Et à l’occasion de la fin de ce stage, le général Jérôme Bellanger, le commandant de la base 701, et le contrôleur général Bertrand Chamoulaud, conseiller doctrine, défense, renseignement de la Direction générale de la police nationale [DGPN], ont signé une convention devant pérenniser la formation des policiers télépilotes par le CIFED.

« En dispensant une formation pratique de télépilote aux policiers, le CIFED élargit son partenariat interministériel, initialisé précédemment avec les formations théoriques puis pratiques des gendarmes de l’air », explique le Sirpa Air, qui se félicite que la Police nationale ait « choisi l’armée de l’Air en tant qu’experte de la coordination et de la conduite des opérations en milieu aérien et comme référente de l’utilisation des systèmes drones. »

Dans le détail, pour la seule année 2020, 80 télépilotes de la Police nationale suiront un stage pratique au sein du CIFED. « Plusieurs promotions se succèderont au fil des mois, afin d’acquérir les compétences nécessaires à la maîtrise des appareils pilotés à distance », précise la même source.

Sur son site Internet, l’École de l’Air explique que le CIFED a vocation à « former les pilotes à distance et les opérateurs de tous les drones de l’armée de l’Air, qu’ils soient forces spéciales ou conventionnelles, commando-parachutiste, fusilier-commando ou personnel navigant sur Reaper » et que, « naturellement ouvert », il forme également « à l’interarmées, les directions et services pour un emploi des drones sécurisé et partagé du ciel en métropole comme en opérations. »

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