Le chef de la diplomatie malienne désavoue les propos sur la Légion étrangère tenus par son ambassadeur en France

Il ne voulait pas user de la langue de bois et parler franchement… Mais sans doute a-t-il parlé à la légère en stigmatisant la Légion étrangère lors d’une audition au Sénat… En effet, accusant les légionnaires français de se livrer à de mauvais penchants dans les rue de Bamako, l’ambassadeur du Mali en France, Toumani Djimé Diallo, s’est attiré les foudres du ministère des Armées, du Quai d’Orsay et de sa propre hiérarchie.

Et pour cause. Depuis 2014, les militaires de la force française Barkhane, ne sont plus présents dans la capitale malienne. Et fortiori les légionnaires. Ces derniers « n’ont jamais été stationnés à Bamako, ils n’ont pas vocation à y aller et n’ont ni quartier libre ni temps de repos hors des bases opérationnelles » de Barkhane, avait immédiatement réagi l’État-major des armées [EMA].

Le cabinet de la ministre des Armées, Florence Parly, a accusé le diplomate de « propager de fausses accusations ». Et d’insister : « Cette mise en cause est non seulement fausse mais inacceptable. Inacceptable et indécente quand la France s’est résolument engagée pour combattre les groupes terroristes qui menacent les populations du Sahel. »

Puis, M. Diallo a ensuite été convoqué au ministère français des Affaires étrangères pour qu’il s’explique sur ses propos. D’ailleurs, à Bamako, on a fort peu goûté les accusations portées à l’encontre des légionnaires français.

Le gouvernement malien a ainsi décidé de rappeler son ambassadeur et d’envoyer à Paris Tiébilé Dramé, son ministre des Affaires étrangères, afin d’arrondir les angles et de renforcer « les relations d’amitié et de coopération » entre le Mali et la France.

Étant donné que M. Diallo avait tenu les propos qui lui sont reprochés au Sénat, le chef de la diplomatie malienne a été reçu, ce 28 février, par Gérard Larcher, le président de la Haute Assemblée, ainsi que par Christian Cambon, le président de la commission des Affaires étrangères et des Forces armées.

Ainsi, à cette occasion, est-il indiqué dans un communiqué du Sénat, « le président Larcher a vivement condamné les propos de l’ambassadeur malien, qui reposent sur des contre-vérités et ne servent qu’à alimenter des campagnes de communication contre la France, qui font le jeu des groupes terroristes. »

« En combattant les groupes terroristes qui menacent les populations locales, aux côtés des armées des pays du G5 Sahel et au péril de leur vie, les militaires français font honneur à la Nation. Ils assurent aussi notre protection à tous », a encore affirmé M. Larcher.

Selon ce communiqué, M. Tiébilé Dramé a « désavoué les propos tenus par son ambassadeur », souligné que « le sang des jeunes Français irriguait l’amitié entre la France et le Mali » et rappelé « la reconnaissance du président Ibrahim Boubacar Keïta et de l’ensemble des autorités maliennes à l’égard des efforts déployés par la France, au Mali et dans l’ensemble de la zone du G5 Sahel. »

Enfin, le ministre malien s’est dit prêt à intervenir devant la commission sénatoriale des Affaires étrangères et des Forces armées pour « réaffirmer, sans ambiguïté, l’amitié qui unit le Mali à la France. »

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