La coopération militaire entre la France et la Grèce va entrer dans une « nouvelle ère », selon Mme Parly

Fin janvier, et alors qu’il recevait, à l’Élysée, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, le président Macron avait annoncé que la France et la Grèce allaient s’engager dans un « partenariat stratégique de sécurité », après avoir condamné les « intrusions et les provocations » de la Turquie dans la région.

Ce 24 février, la ministre des Armées, Florence Parly, a rencontré son homologue grec, Nikolaos Panagiotopoulos, à Athènes afin de définir plus précisément cet accord de partenariat stratégique évoqué par M. Macron et qui sera signé en juin prochain.

« Je me rends à Athènes pour évoquer avec mon homologue grec le contenu du futur accord de partenariat », avait en effet indiqué Mme Parly, la veille, au quotidien grec To Vima. Et d’ajouter : « La France entend se tenir au côté de la Grèce pour l’aider à faire face aux multiples tensions en mer Egée et en Méditerranée orientale. »

En mer Égée, les frictions entre les forces grecques et turques sont monnaie courante, notamment au sujet de l’îlot Imia [ou Kardak pour les Turcs], lequel fait l’objet d’un différend entre Athènes et Ankara. Différend qui a, par le passé, failli dégénérer en affrontement militaire, comme en 1987 et en 1996.

Quant à la Méditerranée orientale, le activités turques dans la zone économique exclusive de la République de Chypre, où d’importantes réserves de gaz naturel sont présentes, alimentent également les tensions entre Nicosie [qui peut compter sur le soutien d’Athènes] et Ankara. Et le mémorandum sur les frontières maritimes signé par le gouvernement d’union nationale [GNA] libyen et la Turquie, qui permet à cette dernière d’étendre la surface de son plateau continental de 40% et donc d’assoir ses prétentions territoriales, a récemment mis le feu aux poudres.

Les relations militaires entre la France et la Grèce, tous deux membres de l’Union européenne et de l’Otan, sont déjà très bonnes : un navire grec fait partie de l’escorte du porte-avions Charles de Gaulle [la frégate Psara vient de relever la Spetsai] et Athènes a récemment signé un contrat pour remettre à niveau ses Mirage 2000 ainsi qu’une lettre d’intention portant sur l’achat de deux Frégates de défense et d’intervention [FDI]. Et, en mai prochain, des Rafale – a priori de l’armée de l’Air – participeront à l’important exercice aérien Iniochos, organisé depuis la base aérienne d’Andravida.

En outre, la Grèce est candidate pour rejoindre l’Initiative européenne d’intervention [IEI], lancée par la France afin de favoriser l’émergence d’une culture stratégique commune au niveau européen.

Mais il est donc question d’aller encore plus loin. Ainsi, à l’issue de sa rencontre avec M. Panagiotopoulos, Mme Parly a indiqué que cet accord bilatéral de partenariat va ouvrir « une nouvelle ère de coopération ».

« Nous avons décidé d’un renfort très significatif de la coopération bilatérale de défense et de sécurité entre nos deux pays », a affirmé la ministre française. Son homologue grec a précisé que les « les principaux points de l’accord sont les consultations politiques régulières au niveau ministériel, la présence accrue de la marine française dans la région, des exercices militaires conjoints des forces navales et terrestres et le renforcement de la coopération industrielle. »

En outre, cette « nouvelle ère » pourrait se traduire par un soutien militaire grec aux opérations menées par la France dans la bande sahélo-saharienne [BSS]. En effet, Mme Parly a appelé Athènes à « considérer un engagement à un niveau significatif des forces armées grecques à nos côtés, au sol, en Afrique et tout particulièrement au Sahel, pour lutter contre la menace terroriste et neutraliser au plus loin les trafics sans attendre qu’ils atteignent les rivages de la Méditerranée. »

Photo : Marine nationale

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]