Le Koweït suspend la livraison des hélicoptères Caracal commandés auprès de la France
En août 2016, le Koweït signait un contrat portant sur la livraison de 30 hélicoptères H225M Caracal pour un montant d’environ 1 milliard d’euros. L’émirat avait confirmé son intérêt pour l’appareil d’Airbus Helicopters un an plus tôt, à l’occasion d’une visite à Paris de Cheikh Jaber Al Moubarak Al Ahmad Al Sabah, alors Premier ministre.
Seulement, en décembre 2017, et sur la foi d’un article de l’hebodmadaire Marianne, les autorités koweïtiennes ouvrirent une enquête pour vérifier les conditions dans lesquelles ce contrat avait été négocié. En effet, il avait été avancé, à l’époque, qu’un intermédiaire libanais aurait demandé à Airbus Helicopters des commissions d’un montant total de 70 millions d’euros au titre de son rôle joué dans ce dossier.
Mais c’est une affaire d’une toute autre nature qui empoisonne désormais ce contrat. En effet, le 12 février, un député koweïtien de l’opposition a fait savoir qu’il déposerait une plainte contre Ahmad Mansour Al-Ahmad Al-Sabah, le ministre de la Défense, si ce dernier acceptait la livraison de six H225 Caracal sans tests techniques préalables. La raison? Les deux premiers exemplaires livrés par Airbus Helicopters auraient connu des problèmes au niveau de leurs turbines. D’où la position de ces deux parlementaires.
Finalement, via un communiqué, le ministère koweïtien de la Défense a annoncé qu’il ne « prendrait livraison d’aucun hélicoptère Caracal » sans assurance du point de vue technique. Et d’assurer, naturellement, qu’il accorderait « une grande attention à la sécurité des pilotes koweïtiens. »
En attendant, le ministère a dit avoir décidé de former un « comité technique spécialisé » qui sera chargé « d’examiner les raisons qui empêchent la réception » des hélicoptères. En outre, il a également indiqué avoir demandé au constructeur un « rapport sur les dysfonctionnements subis par certains appareils. »
Les livraisons des H225M Caracal ne reprendront qu’une fois que le ministère aura reçu « la peine assurance qu’aucun dysfonctionnement technique ne se produira à l’avenir », a-t-il précisé.