Selon Mme Parly, le nouveau sous-marin nucléaire d’attaque Suffren a effectué sa première plongée [MàJ]

Le 12 juillet 2019, le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Suffren, premier d’une série de six navires commandés dans le cadre du programme Barracuda, était officiellement lancé à Cherbourg.

Mais il aura fallu attendre un peu plus de cinq mois pour mettre en marche son réacteur nucléaire qui, dérivé des chaufferies K-15, a été conçu sous la responsabilité du Commissariat à l’Énergie Atomique et aux énergies alternatives [CEA] et réalisé sous la maîtrise d’œuvre de TechnicAtome.

Cette opération, appelée « divergence » et menée depuis le Poste de Conduite de la Propulsion [PCP] du sous-marin, a consisté à mettre en route une réaction nucléaire maîtrisée dans le coeur du réacteur.

« D’une durée courte, cette opération marque le début de la surveillance permanente de la chaufferie nucléaire par les équipes de conduite. Elle sera ininterrompue jusqu’à l’arrêt définitif du sous-marin, prévu à l’horizon de la décennie 2050 », avait expliqué Naval Group, le 18 décembre dernier.

Via Twitter, la ministre des Armées, Florence Parly, avait salué ce « premier souffle » du SNA Suffren et souligné qu’il s’agissait d’une « étape industrielle majeure, indispensable à l’indépendance de la France ».

Mais, surtout, la divergence du réacteur ouvrait la voie aux essais du Suffren. Et ces derniers ont commencé le 4 février. Toujours via Twitter, Mme Parly a en effet annoncé que le Suffren venait d’effectuer sa première plongée, à Cherbourg.

Selon « Plongée« , une publication de l’Association générale des amicales de sous-mariniers, le Suffren avait quitté, le 28 janvier, « sa ligne de tins pour flotter dans les eaux froides du bassin Laubeuf ». Et d’ajouter : « Dans quelques jours, la vapeur générée par le réacteur permettra d’alimenter ses turbines pour de nouvelles aventures. »

Pour un sous-marin, une première plongée permet de vérifier l’étanchéité ainsi que sa stabilité, tant longitudinale que transversale.

Cependant, d’autres sources expliquent que la ministre s’est un peu trop avancée. Ainsi, selon la Presse de la Manche, le Suffren a bien franchi une nouvelle étape : celle de sa première flottaison, après sa mise en eau du bassin. Cette « démarche s’inscrit dans une séquence où l’ensemble des systèmes de bord sont contrôlés […] avant une première sortie en mer toujours espérée d’ici la fin du premier trimestre. » Ce qui passera d’abord par des plongées statiques.

Pour rappel, la mise en service du Suffren, attendue en 2021, se traduira par un bond technologique et capacitaire pour la Force océanique stratégique [Fost]. D’une longueur de 99 mètres pour pour un diamètre de 8,8 mètres et un déplacement de 5.300 tonnes en plongée, ce sous-marin est un concentré de nouvelles technologies [automatisation, mât optronique, numérisation, recours à l’intelligence artificielle, etc]. Par rapport à ses prédecesseurs de la classe Rubis, il est encore plus discret et aura une manoeuvrabilité accrue, grâce aux barres en X de son « appareil à gouverner. »

Côté armement, le Suffren emportera des missiles de croisière navals [MdCN, ce qui donnera une capacité de frappe contre la terre], des torpilles lourdes filoguidées F21, des missiles antinavires Exocet SM39 modernisés et des mines. Il sera également optimisé pour les opérations spéciales, avec son hangar de pont [« Dry Deck Shelter »] où prendra place un propulseur sous-marin de troisième génération [PSM3G] qui, utilisé par le commando marine Hubert.

Selon la Loi de programmation militaire 2019-25, quatre SNA de type Barracuda serton livrés d’ici 2025 [le Suffren, le Duguay-Trouin, le Tourville et le De Grasse]. Suivrant ensuite, entre 2025 et 2029, le Rubis et le Casabianca [lequel est déjà entré en phase de production].

Mise à jour – 12.02.2020 : Ajout des précisions apportées par la Presse de la Manche

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