En attendant l’arrivée du « Guépard », la Marine nationale loue quatre hélicoptères H160

Avec un coût de l’heure de vol en augmentation sensible pour atteindre près de 13.000 euros [contre 5.000 euros en 2010], l’Alouette III, encore appelée « l’hélicoptère de Fantomas » par l’amiral Christophe Prazuck, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], doit être remplacée par le « Guépard », c’est à dire l’hélicoptère interarmées léger [HIL].

Seulement, et même si une solution a été trouvée pour accélérer ce programme par rapport aux prévisions initiales de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, la Marine nationale ne percevra pas ses premiers appareils avant 2028. Ce qui aura au moins l’avantage de lui éviter, selon l’amiral Prazuck, « l’enfer des retrofits », les Guépard qu’elle attend devant être livrés au standard définitif.

Mais en attendant, il a donc bien fallu trouver une solution pour ne plus avoir à dépenser des sommes importantes pour entretenir des hélicoptères d’une autre époque. Cela concerne les Alouette III mais aussi les Lynx. D’où le recours à la location d’appareils auprès du secteur privé, afin de constituer une « flotte intérimaire ».

Ainsi, fin 2019, un premier contrat a été attribué au tandem DCI et Héli-Union pour la location, pendant 10 ans, de 10 hélicoptères Dauphin N3 [avec une option sur deux autres unités], jusqu’alors exploités dans le cadre d’activités civiles. Pour être utilisés par la Marine nationale, ces appareils seront équipés de systèmes de communications sécurisés, d’un interrogateur IFF, d’un harpon pour pouvoir apponter sur les frégates, de plaques de blindage et d’une capacité d’aéro-cordage.

Cette flotte intérimaire sera complétée par quatre hélicoptères H-160 [le modèle qui servira de base au futur Guépard, ndlr]. Le contrat de location, également d’une durée de 10 ans, vient en effet d’être notifié à Airbus Helicopters, associé à Babcock et Safran Helicopter Engines. Les appareils loués pourront être mis en oeuvre par la Marine nationale à partir de 2022.

Selon le député Jacques Marilossian, rapporteur pour avis sur les crédits alloués à Marine nationale, ces quatre H160 seront « légèrement navalisés » pour leur permettre de mener des missions de recherche et de sauvetage [Search and Rescue – SAR], avec notamment l’intégration d’un treuil. « Des marins travaillent d’ailleurs déjà depuis trois ans avec Airbus pour anticiper les conditions de MCO [Maintien en condition opérationnelle] du futur Guépard », a-t-il écrit dans son dernier rapport.

Dans son communiqué, Airbus Helicopters précise que, avec ses partenaires, aura à garantir un « haut niveau de disponibilité » pour ces quatre appareils. « Notre partenariat industriel avec Babcock et Safran Helicopter Engines nous permettra de garantir un taux de disponibilité extrêmement élevé au profit de la Marine », a assuré Bruno Even, son Pdg.

« Le retour d’expérience ainsi acquis par la Marine nationale sera utilisé lors de la conception de la version militaire du H160 et de son système de soutien », a aussi fait valoir Airbus Helicopters.

Photo : Airbus Helicopters

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