Renseignement électronique : L’Allemagne renonce à se procurer des drones américains MQ-4C Triton

Afin de remplacer les Bréguet 1150 Atlantic SIGINT [renseignement électronique] de la Bundeswehr, le ministère allemand de la Défense fit le choix de commander cinq drones HALE [Haute Altitude Longue Endurance] « EuroHawk » auprès de Northrop-Grumman et de Cassidian [Airbus Defence & Space].

Ces appareils devaient être développé à partir du RQ-4 Global Hawk de Northrop Grumman et emporter des capteurs conçus par Cassidian [programme PEGASUS]. Seulement, l’opération vira au fiasco.

Devant l’impossibilité d’obtenir le certificat de navigabilité nécessaire pour permettre à ces drones HALE d’évoluer dans l’espace aérien européen, Berlin décida en effet d’arrêter ce programme… après avoir dépensé 508 millions pour financer la mise au point d’un prototype.

Cependant, quatre ans plus tard, le ministère allemand de la Défense fit part de son intérêt pour le MQ-4C Triton, qui n’est d’autre que la version navale du RQ-4 Global Hawk de Northrop Grumman. Et, comme pour le précédent programme, il était question d’intaller la charge utile développée par Airbus à bord de cet appareil.

Un an plus tard, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargé des exportations américaines d’équipements militaires, publia un avis dans lequel elle recommandait au Congrès de valider la vente éventuelle à l’Allemagne de quatre MQ-4C Triton pour 2 milliards d’euros environ. Cette somme comprenait également la livraison d’une station de contrôle de misssion, des pièces de rechanges ainsi que des services de soutien et de la formation. Puis, l’affaire en resta-là.

Finalement, la Bundeswehr ne devrait pas recevoir de tels drones. En effet, le 28 janvier, le ministère allemand de la Défense a fait part de son intention se renoncer à se procurer des MQ-4C Triton car les coûts, selon l’hebdomadaire Der Spiegel, seraient devenus « incontrôlable », ces derniers dépassant les 2,4 milliards d’euros.

Et, au lieu d’acquérir ces drones américains [il était question de trois unités], qui auraient pu aussi poser des problème en matière de navigabilité dans l’espace aérien civil [alors que l’Italie a délivré un certificat militaire  autorisant les drones RQ-4 Global Hawk de l’Otan basés à Sigonella à voler selon quelques restrictions, ndlr], Berlin compte acquérir trois avions d’affaire Global 6000 auprès du constructeur canadien Bombardier.

Évidemment, les possibilités offertes par un tel appareil sont éloignées de celles que permet un drone HALE, dont l’endurance peut atteindre les 40 heures… Cependant, cette solution présente deux avantages : les Global 6000 sont déjà autorisés à évoluer dans le trafic civil et cela permettra d’attendre la mise en service du MALE RPAS, l’imposant drone européen [10 tonnes, avec deux moteurs] développé par Airbus, Dassault Aviation et Leonardo. Seulement, pour le moment, cet appareil n’a pas encore décollé, la France, notamment, estimant son coût encore beaucoup trop élevé.

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