Le Koweït enquête sur le contrat relatif à l’achat de 28 avions de combat Eurofighter Typhoon

En avril 2016, le Koweït confirmait la commande de 28 avions de combat Typhoon auprès du groupe italien Leonardo [Finmeccanica, à l’époque], l’un des trois membres du consortium Eurofighter [avec BAE Systems et Airbus]. Le montant du contrat n’avait pas été précisé, même si la presse avançait alors la somme de 7 à 8 milliards de dollars, le soutien logistique ainsi que la formation des personnels navigants et techniques étant compris dans la facture.

Plus tard, le Koweït annonça son intention de se procurer 28 autres avions de combat, en l’occurrence des F/A-18 Super Hornet pour, au plus, cinq milliards de dollars. Le contrat sera finalement signé au printemps 2018, pour 3,17 milliards.

Cela étant, et alors que le premier Typhoon destiné à la l’émirat vient d’effectuer son vol inaugural en Italie, le ministre koweïtien de la Défense, Cheikh Ahmad al-Mansour, a déposé une plainte auprès du procureur général pour des faits de corruption et des allégations de pots-de-vin dans le cadre de l’accord relatif à l’achat des 28 Eurofighter Typhoon. Et, le ministère public a décidé d’ouvrir une enquête.

Ainsi, selon le quotidien Kuwait Times, le ministère de la Défense avait mis en place un « comité spécial » pour enquêter sur les rapports d’un bureau d’audit concernant le contrat des Eurofighter Typhoon ainsi que celui portant sur l’achat de 30 hélicoptères Caracal auprès d’Airbus.

S’agissant des avions de combat, ce comité spécial a établi un rapport dans lequel il affirme que « certains hauts responsables, dont un ancien ministre de la Défense ainsi que des fonctionnaires en retraite ou encore en activité » avaient « profité illégalement de leur position » et outrepassé leurs responsabilités afin de faire « gonfler délibérément la valeur du contrat » et « bénéficier de l’argent dépensé par l’État », qui « a entraîné une perte massive de fonds publics », a rapporté le journal Al Rai, qui précise que la facture finale se serait élevée finalement à 9 milliards de dollars.

Quoi qu’il en soit, devant les critiques du Parlement contre plusieurs ministres pour leur mauvaise gestion des fonds publics, le Premier-ministre koweïtien, cheikh Sabah al-Khaled al-Sabah, a été contraint de procéder à un vaste remaniement de son gouvernement, en décembre dernier. Le détournement d’environ 700 millions d’euros d’une caisse d’aide aux militaires avait provoqué une crise politique.

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