Un avion de guerre électronique E-11A de l’US Air Force s’est écrasé en Afghanistan

Pour le moment, l’US Air Force garde le silence. Mais les images montrant l’épave de l’avion qui s’est écrasé aux environs de 13H00 [8H30 GMT], ce 27 janvier, dans une région de la province de Ghazni où les taliban sont très actifs, suggèrent qu’il s’agit d’un E-11A, un appareil du 430th Expeditionary Electronic Combat Squadron habituellement basé à Kandahar.

Dans un premier temps, les autorités de la province de Ghazni ont évoqué un accident d’un avion de ligne. Mais l’Autorité de l’aviation civile afghane [ACAA] a assuré, plus tard, qu’aucun vol commercial n’était porté manquant.

Sollicité par l’AFP, Zabihullah Mudjahid, le porte-parole du mouvement taleb, a indiqué « chercher des informations » sur cet accident. Ce qui suggère que les insurgés n’ont joué aucun rôle dans la perte de cet appareil. Cependant, leur présence dans la zone où est tombé ce dernier complique évidemment l’envoi de secours et d’enquêteurs.

L’avion en question s’est écrasé dans le district de Deh Yak, à l’est de la ville de Ghazni. Sur les images de l’épave, on peut voir la même cocarde qui figure sur les E-11A de l’US Air Force. En outre, à la base de la dérive, le numéro 358 est inscrit. Et, sur le fuselage, on peut distinguer les chiffres 11-9. Ce qui correspond à l’appareil ci-dessous :

Les quatre E-11A mis en oeuvre par le 430th Expeditionary Electronic Combat Squadron depuis 2011 sont des Global Express 6000 construits par le canadien Bombardier et dotés du système BACN [Battlefield Airborne Communication Node ou nœud de communication aéroporté au-dessus du champ de bataille] installé par Northrop Grumman. Leur rôle est de servir de relais de communication aéroporté afin de remédier aux difficultés posées dans ce domaine par le relief montagneux de l’Afghanistan et le manque d’infrastructures.

La décision d’acquérir des Global Express 600 et d’en faire des relais de communications avait été prise après le retour d’expérience de l’opération Red Wings, menée en 2005. Cette dernière avait été marquée par la perte d’un hélicoptère CH-47D Chinook et la mort de 19 membres des forces spéciales américaines.

L’objectif de la mission, confiée à une équipe de quatre Navy Seal, était de neutraliser Ahmad Shah, un chef taleb actif à l’ouest d’Asadabad. Pris à partie par les insurgés, les commandos eurent des difficultés à demander du soutien, leur poste émetteur ayant eu du mal à fonctionner à cause du relief. Trois d’entre-eux furent tués et un hélicoptère Chinook, avec des renforts à son bord, fut atteint par un tir de lance-roquettes. L’unique rescapé du commando, Marcus Luttrel, racontera plus tard cette opération dans son livre « Le survivant », adapté au cinéma en 2013.

Quoi qu’il en soit, on ignore combien de militaires américains se trouvaient à bord du E-11A tombé à Deh Yak. Le porte-parole des autorités provinciales, Arif Noori, a déclaré que deux corps avaient été trouvés dans l’épave de l’appareil.

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