La frégate grecque Spetsai accompagnera le porte-avions Charles de Gaulle en Méditerranée orientale

Sans tambour ni trompettes, le porte-avions Charles de Gaulle a appareillé de Toulon, le 21 janvier, pour la mission « Foch », qui sera son douzième déploiement opérationnel depuis son entrée en service, en 2001.

Comme le président Macron l’avait annoncé lors de ses voeux aux Armées, la semaine passée, le groupe aéronaval [Task Force 473], commandé par le contre-amiral Marc Aussedat, prendra la direction de la Méditerranée orientale, afin de contribuer à la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis. Puis, il mettre le cap vers l’Atlantique et la mer du Nord à la fin de sa mission.

Selon la Marine nationale, le porte-avions Charles de Gaulle, qui accueillera à son bord, ce 22 janvier, le Premier ministre, Édouard Philippe, ainsi que la ministre des Armées, Florence Parly, emporte 20 Rafale Marine, 2 avions de guet aérien E-2C Hawkeye et trois hélicoptères, dont un NH-90 NFH et deux Dauphin « Pedro », dont la mission est d’intervenir dans le cas où un catapultage ou un appontage se passerait mal.

La mission « Foch » a « quatre objectifs majeurs », explique le ministère des Armées. En premier lieu, il s’agit d’opérer dans des « zones d’intérêt stratégique au profit de la sécurité de l’Europe et de la stabilité de ses approches ».

Puis vient ensuite le « maintien de l’engagement opérationnel de la France et de la Marine nationale dans la lutte contre le terrorisme contribuant à la coalition internationale contre Daesh ». Sur ce point, les 11 Rafale de l’armée de l’Air déjà engagés au titre de l’opération Chammal depuis la Jordanie et les Émirats arabes unis effectuent, en moyenne, une petite vingtaine de sorties par semaine. Restera donc à voir ce qu’apporteront les appareils du Groupe aérien embarqué [GAé].

Le troisième objectif vise à maintenir un « très haut niveau d’interopérabilité » avec les forces navales européennes et l’Otan. Ce qui passera par l’intégration, au sein de la TF 473, de plusieurs frégates européennes au cours de la mission Foch. Enfin, il est question d’entreterni « la qualité des relations qui lient la France et ses partenaires internationaux. »

Cela étant, il est souvent dit que le porte-avions Charles de Gaulle représente « 42.500 tonnes de diplomatie ». Et la mission Foch visera aussi à faire passer quelques messages. La présence de la frégate grecque « Spetsai » parmi le groupe aéronaval et donc aux côtés de la FREMM « Auvergne », de la frégate de défense aérienne [FDA] « Chevalier Paul », du bâtiment de commandement et de ravitaillement [BCR] Var et d’un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] en est un… qui concerne la Turquie, à l’heure où l’Union européenne songe à sanctionner les forages illégaux turcs dans la zone économique exclusive [ZEE] de la République de Chypre.

Par la suite, l’escorte du porte-avions accueillera des frégates belge [la FFGH Leopold 1er, qui a déjà effectué une telle mission, en 2015], allemande [FGS Lûbeck], néerlandaise [HNLMS Ervertsen] et portugaise [FFGH Corte Real]. Ces navires « participeront à la défense du groupe aéronaval, formidable agrégateur de moyens européens et internationaux, » fait valoir la Marine nationale. Et d’ajouter : « Cette Task Force internationale illustre les capacités d’interopérabilité entre marines alliées mais aussi leur haut niveau de confiance mutuelle et de coopération. »

Les capacités de ces navires européens sont davantage tournées vers la défense aérienne. Pour ce qui est de la lutte anti-sous-marine, la TF473 devrait recevoir l’apport de la frégate La Motte-Picquet  et de la FREMM Bretagne, qui relévera la FREMM Normandie, en Atlantique et en mer du Nord, où les sous-marins russes sont particulièrement actifs.

Photo 1 : Marine nationale

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