Détroit d’Ormuz : Huit pays européens soutiennent la mission de surveillance maritime voulue par la France

En août, après plusieurs incidents ayant affecté le trafic commercial dans le détroit d’Ormuz, les pays qui se disaient prêts à participer à une mission de surveillance maritime souhaitée par la France se comptaient sur « les doigts d’une seule main », avait déclaré Florence Parly, la ministre des armées, peu avant une réunion avec ses homologues de l’Union européenne à Helsinki.

Finalement, et après l’annonce que la Grèce, les Pays-Bas et le Danemark enverraient chacun un navire dans le cadre de cette mission, appelée EMASOH `[European-Led mission Awareness Strait of Hormuz], on peut compter les participants sur les doigts des deux mains. C’est ce qu’annonce, en effet, une déclaration « politique » diffusée ce 20 janvier par huit pays européens.

Ainsi, la France, le Danemark, la Grèce et les Pays-Bas seront rejoints par l’Allemagne, la Belgique, l’Italie et le Portugal. À noter que tous ont adhéré à l’Initiative européenne d’intervention [IEI], qui, lancée par Paris en dehors de la Politique de sécurité et de défense commune [PESDC] de l’Union européenne, vise à favoriser l’émergence d’une culture stratégique commune et à créer les conditions pour de futurs engagements conjoints. Réticente au début, l’Italie a fait part de son intention d’en faire partie en septembre dernier.

Dans leur déclaration commune, les huit pays européens rappellent que, en 2019, « une insécurité et une instabilité croissantes, qui se sont traduites par de nombreux incidents maritimes et non maritimes, ont été observées dans le Golfe et dans le détroit d’Ormuz, conséquences d’une intensification des tensions régionales. » Et que le situation actuelle « porte atteinte à la liberté de la navigation et à la sécurité des navires et des équipages européens et étrangers depuis des mois » et « compromet également les échanges commerciaux et l’approvisionnement énergétique, ce qui est susceptible d’avoir des conséquences économiques dans le monde entier. »

Aussi, au regard de l’instabilité dans le Golfe arabo-persique et dans le détroit d’Ormuz, cex huit pays européens disent apporter « leur appui politique à la création d’une d’une mission européenne de surveillance maritime dans le détroit d’Ormuz [EMASOH] » tout en soutenant une « approche de désescalade en ce qui concerne les questions de sécurité régionale. »

Ce soutien ne devrait pas être que politique puisque le déclaration évoque des annonces concernant de « nouveaux engagements » au titre de cette mission dans les prochains jours.

Cette mission navale européenne viendra en compléments des « actions » et des « initiatives sécurité maritime en cours dans la région », souligne la déclaration. Pour rappel, les États-Unis ont déjà lancé l' »International Maritim Security Construct » [ou opération « Sentinel »] avec les contributions du Royaume-Uni, de l’Australie, de l’Albanie, de l’Arabie Saoudite, de Bahreïn et des Émirats arabes unis. Et le Japon a également envoyé un destroyer et deux avions de patrouille maritime P3C Orion dans la région.

« L’objectif de EMASOH est de garantir un environnement de navigation sûr et d’apaiser les tensions régionales actuelles », insiste les huit pays européens signataires.

« Dans le plein respect du droit international, notamment de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, la mission fournira de façon concrète une connaissance et une surveillance accrues de la situation maritime, par le déploiement de moyens de surveillance maritime supplémentaires dans le Golfe et dans la mer d’Arabie », lit-on encore dans cette déclaration.

Pour rappel, il a déjà été annoncé que le commandement de cette mission navale européenne serait installé aux Émirats arabes unis, où la France dispose d’une base militaire. Et ce sera la frégate légère furtive Courbet qui commencera à patrouiller dans les environs d’Ormuz.

« Vous êtes les artisans de l’Europe de la défense. Vous serez demain les pionniers de la mission de surveillance maritime européenne dans le détroit d’Ormuz qui sera pleinement opérationnelle au début de l’année », avait en effet lancé Mme Parly au 180 marins de la frégate, lors du réveillon du 31 décembre.

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