La Gendarmerie va réduire le nombre d’heures de vol de ses hélicoptères en 2020

Les forces aériennes de la gendarmerie disposent de 56 hélicoptères [dont 15 EC-145, 15 EC-135 et 26 AS-350 Écureuil], mis en oeuvre par 450 militaires [dont 350 personnels navigants] depuis 29 bases, dont 6 outre-Mer. Ces appareils sont utilisés pour des missions de police administrative, de police judiciaire et de maintien de l’ordre public. Ils assurent également des missions de secours à la personne, lesquelles représentent 16% de leur activité.

Chaque année, les hélicoptères de la gendarmerie effectuent en moyenne 19.000 heures de vol, pour un coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] relativement raisonnable puisqu’il s’élève à 21 millions d’euros. C’est « le moins éleve de l’ensemble des flottes », avait souligné le général Richard Lizurey, lors de sa dernière audition parlementaire avant de quitter ses fonctions de directeur de la Gendarmerie nationale [DGGN].

Pourant, cette année, l’activité de ces hélicoptères va être réduite de 1.300 heures de vol, selon une information obtenue par l’Essor de la Gendarmerie. Initialement, le volume d’heures de vol prévu état de 19.300. Il s’élèvera donc à 18.000.  »

« Selon nos informations, l’essentiel de cette économie porte sur les heures de vol des hélicoptères Écureuil. Un choix paradoxal car c’est l’appareil dont l’heure de vol est la moins onéreuse », écrit l’Essor.

Les AS-350 Écureuil, mono-turbines, sont essentiellement en dotation au sein des unités de plaine et littorales, ainsi que dans les unités ultramarines. Or, justement, « dans certains territoires d’outre-mer, la flotte aérienne de la gendarmerie nationale constitue le seul moyen d’intervention aérien disponible », relevaient les députés Jean-Jacques Ferrara et Christophe Lejeune, dans leur rapport sur l’action aérospatiale de l’État publié en 2019.

Cela étant, cette baisse du volume d’heures de vol peut aussi s’expliquer par le fait que les AS-350 Écureuil doivent être « revalorisés » afin de permettre de les maintenir « réglementairement » en service à l’horizon 2025-28.

« En l’absence de possibilité financière de poursuivre le programme de renouvellement de ces Écureuil par des EC 135 [pour un coût d’environ 8 millions d’euros par appareil], il a été décidé de sanctuariser le budget de soutien des flottes [environ 20 millions d’euros] mais aussi de renouveler, sur les aéronefs affectés outre-mer, les moyens optroniques d’observation pour les missions de sécurité publique générale. L’expérimentation du montage d’une caméra de nouvelle génération et de faible encombrement en Nouvelle Calédonie a donné des résultats opérationnels probants », expliquait un rapport du Sénat, datant de novembre 2018.

Par ailleurs, les hélicoptères de la Gendarmerie sont aussi sollicités par plusieurs administrations, comme la police nationale, la préfecture de police de Paris, les douanes ou encore l’Office national des forêts [ONF]. Ou encore par d’autres acteurs, comme la SNCF. « La Gendarmerie nationale facture les services rendus aux administrations, à l’exception, évidemment, des missions de secours », avait souligné MM. Ferrara et Lejeune dans leur rapport.

Or, lors de sa dernière audition parlementaire général Lizurey avait expliqué aux députés que les hélicoptères de la Gendarmerie devaient se concentrer davantage sur les missions de sécurité publique, la « partie secours [lui] semblant naturellement dévolue » aux appareils de la Sécurité civile. « La flotte aérienne de la gendarmerie a vocation à être pérennisée tout en s’adaptant aux besoins, le besoin prioritaire étant celui de la sécurité publique générale », avait-il même insisté.

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