Par sécurité, la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis suspend la formation des militaires irakiens

Moins de vingt-quatre heures après la mort du général iranien Qassem Soleimani, le commandant de la force al-Qods des Gardiens de la révolution, et celle d’Abou Mehdi al-Mouhandis, le numéro deux du Hachd al-Chaabi, la télévision publique irakienne a affirmé qu’un nouveau raid américain avait été conduit contre une milice chiite sur la route de Taji, au nord de Bagdad.

Il a ensuite été rapporté par plusieurs médias américains, dont Newsweek, que la frappe en question avait visé Shebl al-Zaidi, le chef des « Brigade Ali », un groupe armé chiite affilié au Hachd al-Chaabi. Ce dernier a, de son côté, prétendu que le raid avait frappé un convoi médical et non des combattants.

Cela étant, le colonel Myles B. Caggins, le porte-parole de l’opération Inherent Resolve [OIR], c’est à dire la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis, a nié que l’implication des forces américaines dans des frappes qui auraient été récemment effectuées près de Camp Taji.

Situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Bagdad, le camp de Taji abrite une partie des militaires de la coalition chargés de former et d’encadrer les forces de sécurité irakienne, dont ceux des détachements français Monsabert et Narvik [une centaine de militaires au total, ndlr].

Le commandement irakien des opérations conjointes a également démenti « ce que certains médias ont rapporté au sujet d’un raid aérien mené hier soir [03/01] contre un convoi médical du Hachd al-Chaabi dans la région de Taji, au nord de Bagdad », a-t-il fait savoir via Twitter. Et d’en appeler à la « précision dans la diffusion d’informations » avant de mettre en garde « contre la publication et la propagation de rumeurs, surtout à l’heure actuelle ».

Quoi qu’il en soit, et alors que l’Iran et les milices irakienne qu’il soutient ont juré de venger la mort du général Soleimani, l’opération Inherent Resolve, à laquelle participe la France [opération Chammal, ndlr], a décidé de suspendre la formation et l’encadrement des forces de sécurité irakienne dans le cadre de la lutte contre l’État islamique [EI ou Daesh].

Cette information a été annoncée indirectement par l’état-major allemand. En effet, le général Erich Pfeffer, le commandant des opérations de la Bundeswehr, a fait savoir que le général américain Pat White, qui dirige l’opération Inherent Resolve, avait décidé d’augmenter « le niveau de protection des forces déployées en Irak » dans le cadre de la coalition.

« Ainsi, la formation des forces de sécurité et des forces armées irakiennes dans tout le pays est temporairement suspendue », a-t-il indiqué, dans une lettre datée du 3 janvier. Cette « La directive est contraignante pour tous les pays partenaires impliqués dans l’OIR sur les sites de formation en Irak », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, les États-Unis vont renforcer leur présence militaire au Moyen-Orient. Après l’attaque de l’ambassade américaine à Bagdad, Washington a décidé d’envoyer au Koweït un échelon d’urgence de l’US Army [Immediate Response Force], armé par le 2e bataillon du 504th Parachute Infantry Regiment de la 82nd Airborne division. Soit 750 parachutistes au total.

Finalement, après la mort du général Soleimani, le Pentagone prépare l’envoi d’une brigade de cette même 82e division aéroportée, soit 3.000 à 3.500 soldats de plus. Cette unité « sera déployée au Koweït, une mesure appropriée et préventive en réponse au niveau accru de menace contre les forces et les installations américaine », a indiqué un porte-parole.

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