Les forces américaines frappent des positions d’une milice chiite en Irak et en Syrie
Depuis plusieurs semaines, des bases situées en Irak et abritant des militaires américains de l’opération Inherent Resolve [la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis] sont régulièrement visées par des tirs de roquettes ou d’obus de mortier. Et Washington attribue généralement ces actions aux milices chiites irakiennes inféodées à l’Iran.
Le 27 décembre, l’une de ces attaques qui, menée contre la base K1, dans les environs de Kirkouk, a été d’une ampleur jusqu’alors inégalée, avec une trentaine de roquettes tirées. Un sous-traitant américain y a laissé la vie et une « plusieurs militaires américains » ont été blessé.
« Les tirs ont visé précisément la zone où se trouvent les Américains, près de la salle de réunion », a indiqué un responsable irakien à l’AFP. En outre, des responsables de la police irakienne et de la coalition anti-jihadiste devaient s’y trouver pour régler les derniers détails d’une opération devant déloger des cellules de l’État islamique [EI ou Daesh] installées dans des zones montagneuses situées à proximité. Mais cette dernière a été annulée au dernier moment, en raison des conditions météorologiques.
Cela étant, l’état-major de l’opération Inherent Resolve avait précisé que l’enquête sur l’attaque de la base K1 était du ressort des forces de sécurité irakienne. De même que la réponse à y apporter. Finalement, les forces américaines ont fini par réagir, ce 29 décembre.
« En réponse aux attaques répétées du Kata’ib Hezbollah [KH ou Kataëb Hezbollah] contre des bases irakiennes qui abritent les forces de la coalition Operation Inherent Resolve [OIR], les forces américaines ont mené des frappes défensives de précision contre cinq installations de KH en Irak et en Syrie, ce qui dégradera sa capacité à mener de futures attaques contre les forces de la coalition », a en effet indiqué le Pentagone, via un communiqué.
Selon la même source, les forces américaines ont visé trois positions du Kata’ib Hezbollah en Irak et deux autres en Syrie. Elles ont permis de détruire des dépôts d’armes et des postes de commandement utilisés pour « planifier et mener des attaques contre les forces de la coalition. »
Ces frappes américaines, a priori effectuées par des F-15 [à en juger par les photographies diffusées par l’opération Inherent Resolve, ndlr] auraient fait au moins 15 tués dans les rangs du Kata’ib Hezbollah, qui l’une des faction du Hach al-Chaabi, une coalition de milices essentiellement chiites formée intialement pour lutter contre l’EI.
Le porte-parole du Pentagone, Jonathan Hoffman, a par ailleurs rappelé que le Kata’ib Hezbollah entretien des « liens étroits » avec la Force Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la révolution iranien chargée des opérations extérieures. Et de prévenir l’Iran que les milices irakiennes qu’il soutient devaient « cesser leurs attaques contre les forces des Etats-Unis et de la coalition internationale et respecter la souveraineté de l’Irak, pour éviter toute action défensive supplémentaire des forces américaines. »
« La coalition se trouve en Irak à l’invitation du gouvernement irakien pour s’assurer de la défaite durable du groupe État islamique et pour fournir conseils et assistance à l’armée irakienne », a fait valoir M. Hoffman. « Les États-Unis et leurs partenaires de la coalition respectent pleinement la souveraineté de l’Irak et soutiennent un Irak fort et indépendant. Les États-Unis ne renonceront néanmoins pas à exercer leur droit à l’auto-défense », a-t-il conclu.
Alors que l’Irak traverse une crise politique et sociale sérieuse, avec des ingérences iraniennes de plus en plus prononcées [ce qui alimente, d’ailleurs, la contestation de la rue], ces derniers développements risque de faire de ce pays champ de bataille entre les États-Unis et l’Iran.
