L’Iran, la Chine et la Russie vont mener un exercice naval en mer d’Oman

Peu après l’attaque de deux installations majeures de l’industrie pétrolière saoudienne, en septembre, et alors qu’était soupçonnée une implication iranienne, Téhéran avait annoncé qu’un exercice naval conjoint avec les forces navales russes et chinoises se tiendrait prochainement en mer d’Oman et dans le nord de l’océan Indien.

Le général Ghadir Nezami, responsable des affaires internationales à l’état-major iranien, n’avait pas souhaité donner davantage de précisions, si ce n’est que ces manoeuvres devaient avoir des « objectifs politiques » en montrant, notamment, la solidité de la coopération entre l’Iran, la Chine et la Russie, à l’heure où les tensions avec les États-Unis étaient reparties de plus belle.

À l’époque, la diplomatie chinoise n’avait pas souhaité faire de commentaire au sujet de cet exercice, susceptible de froisser l’Arabie Saoudite, Pékin ayant [aussi] de bonnes relations avec Riyad. « Tout ce que je peux dire, c’est que les forces armées chinoises ont des échanges normaux avec les forces armées d’autres pays », avait simplement répondu Geng Shuang, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, alors qu’il était interrogé au sujet de cet exercice évoqué par le général Nezami.

Puis, début décembre, le contre-amiral Hossein Khanzadi, le chef d’état-major de la marine iranienne, précisa que ces manoeuvres allaient débuter avant la fin de cette année. Pour autant, leur ampleur ne fut pas pour autant précisée.

Cela étant, ce 26 décembre, le ministère chinois de la Défense a confirmé sa participation à cet exercice [ainsi que celle de la marine russe], qui se déroulera pendant trois jours, à compter de demain [27/12].

Il visera à « approfondir les échanges et la coopération entre les marines des trois pays », a expliqué Wu Qian, un porte-parole du ministère chinois de la Défense. De son côté, la diplomatie chinoise a simplement indiqué que ces manoeuvres relèveront de « la coopération militaire normale. »

A priori, la marine chinoise enverra le destroyer lance-missile Xining [type 052D], un bâtiment de 7.500 tonnes entré en service en janvier 2017. Quant à la participation russe, elle n’a pas été précisée pour le moment. Cependant, en juillet dernier, alors que l’Iran était de nouveau sur la sellette après le sabotage de plusieurs pétroliers dans les environs du détroit d’Ormuz, Téhéran et Moscou s’étaient mis d’accord pour renforcer leur coopération navale, via la tenue d’exercices conjoints.

Quoi qu’il en soit, le général Aboldazl Shekarchi, porte-parole de l’état-major iranien, a indiqué, auprès de l’agence officielle Irna, que ces manoeuvres avec la Chine et la Russie auront aussi pour objectif de renforcer la « sécurité commerciale internationale dans la région » ainsi que le « lutte contre le terrorisme et la piraterie. »

Pour rappel, après les incidents de ces derniers mois dans les environs du détroit d’Ormuz [sabotages et arraisonnements de pétroliers, nldr], les États-Unis ont lancé l’opération navale Sentinel afin d’y surveiller et d’y protéger le trafic commercial. Plusieurs pays y participent, dont le Royaume-Uni, l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unies, l’Albanie, Bahreïn et l’Australie. Le Japon a fait savoir qu’il la rejoindrait.

Par ailleurs, en janvier, la mission navale « EMASOH [European-Led mission Awareness Strait of Hormuz], fruit d’une initiative française, commencera en janvier, avec le déploiement de la frégate légère furtive Courbet dans le golfe arabo-persique. Les Pays-Bas et le Danemark ont annoncé leur participation.

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