Le président Macron dit vouloir donner une nouvelle force à l’opération Barkhane

Un sommet réunissant le président Macron et ses homologues du G5 Sahel [Mali, Mauritanie, Tchad, Niger et Burkina Faso] aurait dû se tenir le 16 décembre à Pau, pour « reclarifier le cadre et les conditions politiques » de l’intervention militaire française au Sahel.

« Je ne peux ni ne veux avoir des soldats français au Sahel alors que l’ambiguïté perdure à l’égard des mouvements antifrançais », fit valoir M. Macron. « Ils [les présidentsdu G5 Sahel] nous doivent la clarté et le fait qu’ils nous demandent d’être là et qu’ils l’assument. Il faut que ce soit très clair et assumé par tout le monde, et pour le moment ce n’est pas suffisamment le cas. […] J’ai besoin de ces clarifications pour continuer à maintenir la présence française », avait-il insisté.

Et d’ajouter : « Il faut qu’ils l’affirment politiquement dans leur pays devant leur opinion publique. C’est une condition nécessaire. J’en tirerai les conséquences si ces conditions ne sont pas remplies [… La France n’est pas là avec des visées néocoloniales, impérialistes ou avec des finalités économiques. On est là pour la sécurité collective de la région et la nôtre. »

Finalement, et après l’attaque d’Inates, au cours de laquelle 71 soldats nigériens ont perdu la vie, le sommet de Pau a été reporté au 13 janvier prochain.

Cela étant, le 20 décembre lors de sa visite aux Forces françaises en Côte d’Ivoire [FFCI] pour fêter Noël [« S’il est des rituels que j’apprécie plus que tout, chaque année, c’est bien celui-ci », a-t-il dit], le président Macron a brièvement évoqué l’opération Barkhane dans son allocution prononcée pour l’occasion.

« Je souhaite que nous puissions donner une nouvelle profondeur, de nouveaux engagements, une nouvelle force à cette opération pour gagner ce combat indispensable à la stabilité et à la sécurité du Sahel, plus largement de toute la région et aussi de l’Europe », a en effet déclaré le chef de l’État.

« Nous continuerons à lutter contre les terroristes jihadistes. Nous continuerons à le faire avec nos partenaires africains et avec nos partenaires européens et internationaux […] car si nous laissons prospérer la menace, elle nous touchera aussi », a assuré Emmanuel Macron.

Pour rappel, il est déjà question de lancer, en 2020, la mission « Takuba », avec le déploiement d’une unité européenne de forces spéciales auprès des militaires maliens.

Quoi qu’il en soit, M. Macron a également rappelé ses attentes au sujet du sommet avec les présidents des pays du G5 Sahel. Ainsi, l’objectif reste de « reclarifier le cadre politique et stratégique » de l’opération Barkhane car « sans leur engagement politique, nous ne pouvons agir efficacement au Sahel », a-t-il expliqué.

Après son séjour en Côte d’Ivoire, Emmanuel Macron se rendra ) Niamey pour y rencontrer Mahamadou Issoufou, le président nigérien, avant de rendre un hommage aux 71 soldats de la garnison d’Inates tués au combat contre l’État islamique au grand Sahara [EIGS].

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