La force Barkhane dispose désormais de ses propres drones MQ-9 Reaper armés

« Les drones armés permettront d’allier en permanence la surveillance, l’endurance dans la discrétion et la capacité de frappe, au moment le plus opportun. Ainsi, nous gagnons en
efficacité et nous limitons le risque de dégâts collatéraux », avait affirmé Florence Parly, la ministre des Armées, lors de l’Université d’été de la Défense, en septembre 2017.

À l’époque, de tels propos avaient mis un terme à des années d’hésitation[s] sur l’opportunité d’armer ou non les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] de l’armée de l’Air… alors qu’une telle décision était très attendue.

Un drone MQ-9 Reaper armé serait « particulièrement adapté à la fugacité des adversaires que nous combattons aujourd’hui », avait en effet plaidé le général André Lanata, ex-chef d’état-major de l’armée de l’Air [CEMAA].

Effectivement, l’emploi de drones armés raccourcit la « boucle » d’intervention quand un groupe armé terroriste est repéré. Et ce dernier peut avoir tout le loisir de se dissimuler ou de s’éparpiller jusqu’à l’arrivée sur zone des chasseurs-bombardiers ou des hélicoptères d’attaque.

Aussi, comme l’avait souligné un chef du détachement « drones » basé à Niamey dans les colonnes d’Air Actualités, le drone armé permet de « gagner en réactivité sur des zones où l’ennemi fugace
donne une courte fenêtre d’opportunité pour le traiter. Cela permettra de réagir lorsque des forces françaises seront prises à partie au sol. On pourra les désengager et les protéger. De plus, cela renforcera la complémentarité entre le drone et les avions de
chasse. »

Et, un peu plus de deux après l’annonce de la ministre, les Reaper de l’armée de l’Air ont effectué avec succès leurs premiers tirs d’expérimentation, depuis la base aérienne projetée de Niamey, au Niger. L’annonce en a été faite ce 19 décembre par le ministère des Armées.

Mis en oeuvre par l’escadron 1/33 Belfort, « les drones armés amélioreront considérablement la sécurité de nos militaires sur place et renforceront nos moyens face à un ennemi toujours plus fugace. Désormais opérationnels, les drones armés sont déployés au sein de l’opération Barkhane », a par ailleurs indiqué Mme Parly.

Ces drones armés « présentent plusieurs avantages, notamment leur discrétion, leur endurance et la capacité offerte à nos forces de réagir et décider avec plus de rapidité et d’efficacité », a encore fait valoir la ministre, qui a encore pris le soin de préciser que la doctrine d’emploi ne change pas et que les règles d’engagement de ces appareils « sont exactement les mêmes que celles des avions de chasse avec lesquels ils sont complémentaires. »

Les MQ-9 Reaper de l’armée de l’Air emporteront, dans un premier temps, deux bombes guidées laser GBU-12 de 250 kg. Par la suite, avec l’arrivée du standard « Block 5 », fin 2020, ils pourront être dotés de bombes GBU-49 [à guidage laser et GPS] et de missiles air-sol Hellfire.

Pour rappel, un MQ-9 Reaper est mis en oeuvre par un équipage de quatre personnes : le pilote à distance, l’opérateur capteur, le coordinateur tactique et l’opérateur image.

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