Barkhane : Un raid mené par des Mirage 2000D au Burkina Faso a « neutralisé » une quinzaine de jihadistes

En novembre, une lettre adressée à l’attaché militaire de l’ambassade de France à Ouagadougou par le général Moïse Miningo, le chef d’état-major des forces burkinabè, et diffusée via les réseaux sociaux, a fait un peu de bruit, alors que son authenticité n’avait pas été formellement vérifiée [mais sa teneur n’a pas pour autant démentie par la suite].

Ainsi, ce courrier demandait à la force Barkhane d’informer les autorités militaires burkinabè du mouvement de ses aéronefs au Burkina Faso au moins 48 heures à l’avance.

« Depuis un certain temps, il ressort de façon récurrente que des es aéronefs non identifiés survolent nos bases et zones d’opération. Aussi, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance que, désormais, des instructions ont été données aux unités déployées pour qu’ils soient considérés comme ennemis et traités comme tel. Par conséquent, nous vous prions de vouloir bien nous informer 48 heures à l’avance de tout déplacement de vos aéronefs dans ces zones et en coordination avec l’armée de l’Air et l’État-major général des armées », aurait écrit le général Miningo.

Évidemment, certains y ont vu le signe d’une tension entre Paris et Ouagadougou… Mais on aurait pu aussi interpréter le contenu de cette lettre d’une manière différente, en y voyant la volonté du général Miningo d’éviter une possible méprise. D’autant plus que, en décembre 2018, la France et le Burkina Faso avaient signé un accord permettant « d’améliorer le cadre juridique de la coopération » de leurs forces respectives, « dans le plein respect de la souveraineté de chacun. »

À l’époque, le ministère des Armées avait même rappelé que la France intervenait « en soutien du Burkina Faso dans ses efforts de lutte contre le terrorisme, y compris par un appui direct de la force Barkhane » et que cela s’était déjà traduit par « plusieurs opérations anti-terroristes menées en soutien aux forces armées burkinabè aux frontières du pays avec le Mali, mais aussi par des formations régulièrement dispensées. »

Quoi qu’il en soit, la force barkhane est d’ailleurs une nouvelle fois intervenue au Burkina Faso, le 9 décembre dernier.

En effet, selon l’État-major des armées [EMA], une patrouille de Mirage 2000D a conduit une « opération d’opportunité au nord du Burkina Faso, dans une région où sévit plus particulièrement le groupe terroriste Ansarul Islam. »

Le communiqué de l’EMA ne précise pas comment les renseignements à l’origine de cette « opération d’opportunité » ont été obtenus. Toujours est-il qu’un regroupement d’individus, « armés et équipés de motos », a été repéré, alors qu’il se préparait « manifestement » à lancer une attaque d’ampleur.

Sollicité, les Mirage 2000 ont alors visé ce regroupement en larguant quatre bombes. « Une quinzaine de terroristes et leurs motos ont ainsi été neutralisés. De l’armement a également été détruit au cours de cette action », assure l’État-major des armées.

Cette opération rappelle celle menée le 30 novembre entre Mopti et Gao [Mali]. Pour rappel, grâce à des moyens ISR, une colonne de motos appartenant à un groupe jihadiste avait été détruite grâce à l’intervention des Mirage 2000 et des hélicoptères d’attaque Tigre et Gazelle. Selon toute vraisemblance, cette action a empêché une attaque « complexe » contre les Forces armées maliennes [FAMa].

À noter que, le 17 décembre, les forces burkinabè ont démantelé une « base logistique » et neutralisé 4 terroristes lors d’une opération conduite à Belhourou, localité située près d’Arbinda, dans la province du Soum [nord]. « De l’armement lourd, des munitions et des engins explosifs improvisés ont été saisis ainsi que des motos et divers autres matériels », a précisé l’état-major général burkinabè.

Par ailleurs, au Mali, plus précisément dans la région du Gourma, la force Barkhane a conduit un raid héliporté également « d’opportunité », près de Menaka, dans la nuit du 14 au 15 décembre. « Cette opération a permis de mettre hors de combat une dizaine de membres de l’État islamique au Grand Sahara [EIGS], de saisir de l’armement et du matériel électronique », a indiqué l’EMA.

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