Recherche aérospatiale : La Direction générale de l’armement a créé le « cluster » d’innovation ALIENOR

Figure de l’histoire médiévale, Aliénor d’Aquitaine fut successivement reine de France, de par son mariage avec Louis VII, puis reine d’Angleterre, après avoir épousé en secondes noces Henri Plantagenêt [futur Henri II]. Et elle fut également la mère de Richard Coeur de Lion, qui perdit la vie lors de la bataille de Châlus [Haute-Vienne]. Elle s’éteindra en France, à l’abbaye de Fontevraud, en 1204.

Certains y verront un signe ou un appel du pied à l’heure où le Royaume-Uni s’apprête à quitter l’Union européenne, l’avenir de la coopération franco-britannique dans le domaine de l’armement, interroge. Toujours est-il qu’Aliénor a donné son nom au nouveau « cluster » [ou « communauté »] d’innovation dédiée à la recherche aérospatiale que la Direction générale de l’armement [DGA] a lancé le 5 décembre sur l’Aérocampus d’Aquitaine [près de Bordeaux], après ceux concernant les technologies navales [GIMNOTE, ORION], terrestres [LAHITOLLE] et celles relatives aux menaces NRBC [nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques].

« Alienor d’Aquitaine, figure du Moyen-Age et de la Région Aquitaine, a toujours fait en sorte de préserver et développer son royaume en essayant de fédérer. Elle a par ailleurs joué un rôle central dans la structuration de l’Europe médiévale en tenant un rôle politique important. Alienor d’Aquitaine occupait une place centrale dans les relations entre les royaumes de France et d’Angleterre au 12e siècle », souligne d’ailleurs la DGA.

L’objectif de cette nouvelle structure est d’activer « l’écosystème local pour capter l’innovation ouverte en s’appuyant sur les acteurs régionaux et plus particulièrement sur le pôle de compétitivité Aerospace Valley », qui fédère de nombreuses entreprises du secteur aérospatial, dont Dassault Aviation, Thales, ArianeGroup, Sabena Technics ou encore Safran.

Et il s’agira ainsi de regrouper tous les acteurs identifiés [ministère des Armées, industriels, chercheurs, ingénieurs, collectivités, chambre de commerce et d’industrie…) au sein d’un réseau régional.

« À partir de la connaissance de la menace dans le domaine aérospatial et de l’identification des besoins au plus près des opérationnels de terrain, l’objectif est d’identifier les exigences en innovation pour susciter des propositions de TPE/PME, de start-ups, etc », explique la DGA.

Et de préciser que ce cluster est « co-présidé par le directeur du centre d’expertise et d’essais DGA Essais de missiles et le président d’Aerospace Valley. » Enfin, son comité de pilotage se compose d’un représentant de chaque membre fondateur [DGA, Aerospace Valley, armée de l’Air et armée de Terre].

En outre, le cluster « Alienor » comptera trois ateliers.

Le premier, placé sous la direction des forces armées, consistera à identifier « les besoins en innovation à partir des nouvelles exigences opérationnelles [besoins des futurs programmes d’armement, ruptures technologiques, nouveaux contextes d’emploi, évolution du soutien]. Animer par Aerospace Valley, le second se concentera sur la détection et l’orientation des propositions d’innovation captées au sein du tissu industriel et académique local, au regard de leur éventuelle utilité pour les systèmes de défense. » Enfin, le dernier, piloté par la DGA, visera à accompagner les partenaires « pour l’évaluation ou la montée en maturité du projet. »

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