Un submersible servant à transporter de la drogue a été repéré par la Guardia civil espagnole

Les images diffusées en juillet dernier par l’US Coast Guard étaient assez impressionnantes : elles montraient l’arraisonnement d’un submersible, au profil relativement élaboré, utilisé par les narco-trafiquants sud-américains pour acheminer de la drogue aux États-Unis.

Repéré dans le Pacifique lors d’une reconnaissance aérienne malgré sa peinture bleue censée le rendre plus discret, ce submersible transportait pas moins de 18 tonnes de cocaïne et 420 kg de marijuana. Il était mis en oeuvre par un équipage de 5 hommes.

Jusqu’alors, les narco-trafiquants utilisaient des submersibles beaucoup moins imposants. Plusieurs avaient d’ailleurs été interceptés par les forces navales colombiennnes et mexicaines au cours de ces dernières années. Généralement, ils naviguaient avec un bateau-mère à proximité, ce qui limitaient les risques.

Cela étant, les cartels de la drogue avaient visiblement des plans plus ambitieux. En 2000, la police colombienne avait mis la main sur un sous-marin encore en construction, qui devait mesurer 25 mètres de long et être capable de plonger à 100 mètres de profondeur et ayant une autonomie de 3.000 nautiques.

Quoi qu’il en soit, et selon des chiffres données par CNN, les gardes-côtés américains n’intecepteraient que 11% des submersibles mis en oeuvre par les narcotrafiquants pour transporter leur drogue aux États-Unis.

Ce phénomène va-t-il concerner bientôt l’Europe? Aussi surprenant que cela puisse paraître, au regard des distances en jeu, ce n’est pas exclu, à en juger par la découverte que viennent de faire la Guardia civil et la police espagnole à Cangas, en Galice, près de la frontière portugaise.

Ainsi, dans la nuit du 23 au 24 novembre, un submersible soupçonné d’avoir traversé l’Atlantique a été détecté qu’il approchait des côtes galiciennes. L’intervention des forces de sécurité espagnoles a permis d’interpeller deux individus mais un troisième a cependant réussi à prendre la fuite. Cependant, l’équipage a réussi à saborder le navire qui, selon les chiffres avancés par les autorités locales, mesure une vingtaine de mètres et contiendrait au moins 3 tonnes de cocaïne à bord.

Le Groupe spécial d’activités subaquatiques de la Guardia civil a été mobilisé pour renflouer ce submersible. D’après le quotidien El Periodico, il serait parti du Surinam, du Guyana voire de l’embouchure de l’Orenoque [Venezuela]. Mais la marchandise qu’il transportait serait bien d’origine colombienne.

Des « sources ont indiqué que le but [du submersible] était de transférer la drogue sur un autre navire. Une opération que l’équipage n’avait pas encore effectuée, ce qui explique vraisemblable la raison pour laquelle il a décidé de saborder le sous-marin et de s’échapper », avance La Razon.

A priori, c’est la première fois, en Europe, que des narco-trafiquants se font prendre la main dans le sac en usant d’un tel procédé. En 2006, un sous-marin de fabrication artisanal avait cependant été découvert, abandonné, par la Guardia civil à Punta Borneira. Mais les recherches à bord n’avaient pas permis de trouver la moindre trace de drogue. Va-t-il falloir songer à doter les frégates de surveillance et les patrouilleurs Antilles-Guyane de sonars de coque?

Photo : Submersible utilisé par les narco-trafiquants (c) Marine colombienne – Archive

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