Le tandem Airbus/Heli-Union va assurer la maintenance des Caracal et Cougar… avec une obligation de résultat

« Faut que ça vole », avait lancé Florence Parly, la ministre des Armées, lors de la présentation de la réforme du maintien en condition opérationnelle Aéronautique [MCO-Aéro], reposant sur la création de la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] afin de remplacer la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère de la Défense [SIMMAD].

Plus tard, Mme Parly avait expliqué, entre deux formules bien senties à l’occasion d’un déplacement à la base aérienne de Bordeaux-Mérignac, que cette DMAé n’avait pas vocation à être « l’école des fans ». Et de prévenir : « Non, tout le monde n’aura pas toujours gain de cause. Non, la recherche d’un consensus mou n’est pas la panacée. Oui, il faudra prendre des décisions dans l’intérêt de la maintenance aéronautique, dans l’intérêt de nos forces, de nos opérations et de notre préparation opérationnelle. »

Cela étant, l’approche retenue par la DMAé pour améliorer la disponibilité des aéronefs vise à « verticaliser » et à « globaliser » les contrats liés au MCO aéronautique. Et de mettre ainsi un terme à des situations ubuesques où, il fallait pas moins de 21 marchés différents pour assurer la maintenance d’un hélicoptère Cougar. Résultat : la disponibilité moyenne était tombée 6,6 appareils sur 21 en parc. Mieux encore : le ministère des Armées arrivait à dépenser plus pour voler… moins.

Cette approche s’est matérialisée en mai dernier, avec la notification du contrat RAVEL [RAfale VErticaLisé] à Dassault Aviation. Et elle vient de se concrétiser pour les hélicoptères Cougar, Caracal et EC-225 « Super Puma » de l’aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] et de l’armée de l’Air, Airbus Helicopters s’étant vu notifier, avec son partenaire Heli-Union, le contat CHLEM [Contrat pour les Hélicoptères Lourds Et de Manoeuvre]. L’annonce en a été faite ce 25 novembre par le ministère des Armées.

« Un contrat global a été notifié à Airbus Helicopters et Héli-Union permettant d’atteindre des objectifs de disponibilité et d’activité aérienne prévus pour ces flottes par la loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025 », a en effet indiqué le ministère des Armées, via un communiqué.

« Le principe retenu pour le soutien de ces hélicoptères est celui d’un contrat global avec Airbus Helicopters et Héli-Union, responsabilisant l’industrie sur des objectifs de performance de haut niveau et incluant la mise en place de guichets logistiques industriels sur les bases aéronautiques », ajoute le texte.

Et au regard des derniers chiffres relatifs à la disponibilité des hélicoptères de l’armée de l’Air et de l’ALAT, ce ne sera pas un luxe.

« L’analyse des niveaux de disponibilité de la flotte fait ressortir des différences, parfois substantielles, selon le type d’appareil et son emploi, sur le territoire national, outre-mer ou en OPEX [opération extérieure]. Selon les données portées à la connaissance du rapporteur pour avis par l’industriel, les taux de disponibilité des flottes de l’armée de l’Air étaient, en août 2019, de 49 % pour les Caracal, 43 % pour les Fennec et 36 % pour la flotte Puma. Les données ne sont guère plus reluisantes s’agissant des appareils de l’ALAT, leurs taux de disponibilité étant de 31 % pour les Caracal, 29 % pour les Puma et les Cougar et 23 % pour les Fennec », a ainsi indiqué le député Jean-Jacques Ferrara, dans son dernier avis budgétaire.

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