Décès de Jean Morel, l’un des derniers membres du commando Kieffer ayant participé au Débarquement en Normandie

Ce 24 novembre, la Marine nationale a annoncé le décès de Jean Morel, un ancien quartier maître du commando Kieffer, qui débarqua en Normandie, le 6 juin 1944.

« Héros de la France libre ayant pris part au débarquement en Normandie le 6 juin 1944, Jean Morel s’est éteint. Il faisait partie du groupe des 177 commandos Marine du Jour J emmenés par le commandant Philippe Kieffer », a en effet indiqué la Marine, via Twitter.

Né le 27 septembre 1922 à Paris, il entre à l’École des Mousses à l’âge de 17 ans puis s’engage en 1939 dans la Marine nationale en tant qu’opérateur radio. Refusant l’armistice du 22 juin 1940, il décide de rejoindre l’Angleterre. C’est ainsi que, le 4 juillet, il arrive à Portsmouth avec plusieurs camarades embarqués à bord du Cuirassé Courbet. Il rejoint alors les Forces navales françaises libres [FNFL].

Dans un premier temps, il sert à bord du patrouilleur « La Reine des Flots », un ancien chalutier réquisitionné par la France Libre. De retour à Portsmouth, il y rencontre le futur capitaine de frégate Philippe Kieffer, qui lui propose de rejoindre le 1er bataillon de fusiliers-marins commandos [BFMC] qu’il est en train de former. Jean Morel n’hésite pas.

« Je suis parti pour combattre les Allemands qui occupaient la France, je voulais libérer mon pays et ma famille. Lorsque je me suis engagé dans les commandos Marine, je naviguais sur La Reine des flots. Un bateau avait coulé en Afrique et La Reine des flots partait là-bas, on m’a mis sur L’Ouragan, à Portsmouth. Kieffer y était et il cherchait des hommes pour créer un corps franc, c’est ainsi que je me suis engagé », racontera-t-il à Cols Bleus, le magazine de la Marine nationale.

Ayant réussi les épreuves du stage commando d’Achnacarry [Écosse], le jeune marin est affecté à la Troop1, qu’il quittera brièvement pour la Troop 8 pour y devenir instructeur. Faisant partie des premiers commandos à obtenir le brevet de parachustiste, il fait partie de plusieurs projets de raids qui n’eurent finalement pas lieu, comme celui – très audacieux – qui envisageait de détruire la base sous-marine allemande de Lorient.

Le 6 juin 1944, le quartier-maître Jean Morel se trouve sur la barge 527… Les chalands étant obligés de manoeuvrer pour éviter les tirs ennemis, il manque de se noyer après avoir perdu l’équilibre au moment de descendre une passerelle pour débarquer sur la plage d Colleville-sur-Orne [Colleville-Montgomery, aujourd’hui, ndlr], avec ses 176 camarades du commandos.

Ayant perdu son arme dans l’eau, Jean Morel traverse la plage sous le feu et parvient à rejoindre le premier point de ralliement, situé au lieu appelé « la colonie de vacances ». Désormais doté d’une arme récupérée auprès d’un camarade blessé, il prend part à l’assaut de Ouistreham, tout en faisant la navette entre la Troop 1 et la Troop 8.

Après la reconquête de Ouistreham et de Bénouville et après avoir traversé Pegasus Bridge sous la mitraille, Jean Morel participe aux combats d’Amfreville. Mais le 18 juillet 1944, à Bavent, il est gravement blessé au ventre et à une jambre. Il est alors évacué, inconscient, vers l’Angleterre. Il ne reviendra plus au commando. Démobilisé à Cherbourg en 1946, il exercera plusieurs métiers par la suite. Il ne reviendra à Ouistreham qu’en 1983.

Désormais, il ne reste plus que deux membres du 1er BFMC : Hubert Faure et Léon Gautier.

 

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