Selon le Bulletin économique de la Défense, la rémunération nette des militaires a baissé de 0,5% en 2018

Alors que se prépare la nouvelle politique de rémunération des militaire [NPRM] et qu’entre en vigueur la nouvelle prime de lien en service [PLS], le Bulletin économique de la Défense [Ecodef] vient de publier l’édition 2019 de son « Année statistique de la Défense« . Et on y trouve des données intéressantes, qui complètent le « Bilan social de la défense », diffusé tous les ans [généralement en juillet] la direction des ressources humaines du ministère des Armées.

Justement, dans le résumé du chapitre relatif aux rémunérations du personnel du minsitère des Armées, Bilan social 2017 [publié en juillet 2018, ndlr] indiquait que « toutes catégories hiérarchiques confondues, la solde mensuelle nette moyenne perçue en 2017 était de 2.114 € [2.062 € pour les femmes et 2.124 € pour les hommes] » et que « sur l’ensemble des militaires, en intégrant toutes les primes et indemnités, la solde nette mensuelle moyenne était de 2.640 € [2.320 € pour les femmes et 2 698 € pour les hommes]. »

Seulement, et contrairement à l’année précédente, la dernière édition du Bilan social de la Défense [publiée en juillet dernier], ne donne pas explicitement le montant des rémunérations totales perçues par les militaires [soldes + primes + indemnités] en 2018. En revanche, avait-il précisé, « toutes catégories hiérarchiques confondues, la solde mensuelle nette moyenne perçue en
2018 était de 2.124 € [2.077 € pour les femmes et 2.133 € pour les hommes]. Soit des montants stables, voire en très légères progression.

Or, selon les données trouvées dans l’Année statistique de la Défense, il apparaît que, en 2018, les militaires ont perçu « en moyenne 2.414 euros nets par mois en équivalent temps plein annuel, soit une diminution de 0,5% par rapport à 2017. »

En 2018, « la solde indiciaire moyenne progresse de 0,3 %, alors que les primes et indemnités baissent de 0,6 % et les cotisations augmentent de 2,3 % », lit-on dans ce document.

Ainsi, la rémunération nette des officiers a été en moyenne de 4.581 euros, soit un montant en baisse de -0,8%. La diminution a été plus sensible pour les militaires du rangs [-1,5% par rapport à 2017], avec une rémunération nette moyenne de 1.830 euros. Les sous-officiers s’en sont apparemment mieux sortis, leur rémunération nette s’étant élevée, toujours en moyenne, à 2.416 euros [+0,2%].

« La moitié des militaires perçoivent une rémunération inférieure à 2.076 € en 2018, alors que le salaire net médian était de 2.114 € en 2017. Pour la moitié des officiers, le salaire net mensuel est inférieur ou égal à 4.328 € en 2018. Pour les militaires du rang, le salaire net mensuel médian est de 1.705 € et de 2.335 € pour les sous-officiers », avance l’Annuaire statistique de la Défense.

En outre, la part des primes dans la rémunération brute a été, en 2018, supérieure à 29,4% pour la moitié des militaires.

« Les primes ont une part plus importante dans la rémunération des officiers [plus de 41,4 % pour la moitié d’entre eux] et une part moins importante pour les militaires du rang [moins de
23,0 % pour la moitié d’entre eux] », est-il souligné dans le document.

Ce dernier relève également des différences de rémunérations entre les militaires hommes et femmes. Le salaire net médian pour les premiers a été de 2.107 euros en 2018, contre 1.937 euros pour les secondes. La différence est nettement plus marquée pour les officiers que pour les militaires du rangs, avec respectivement des écarts de 759 euros et de 103 euros.

« Il s’explique par des primes moindres pour les femmes car, en termes de salaire indiciaire médian, il y a peu de différences entre sexes. Pour les militaires du rang, le salaire indiciaire médian des femmes est plus élevé de 23 € que celui des hommes », note l’étude.

Photo : Ministère des Armées

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