Pourquoi la Marine nationale s’intéresse aux drones stratosphériques

Dans son plan stratégique qui, appelé « Mercator », a été rendu public durant l’été 2018, la Marine nationale parle de se doter de drones stratosphériques de type HAPS [High Altitude Platform System], encore appelés « pseudo-satellites ».

Un tel appareil, le « Zephyr » est d’ailleurs développé par Airbus, qui a inauguré une usine à Farborough pour en assurer la production, la Royal Air Force ayant part de son intérêt vif pour s’en procurer. D’autres projets du même type existent, comme le Stratobus de Thales Alenia Space, le PHASA-35 de BAE Systems ou encore le Solar Eagle de la division Phantom Works de Boeing.

Les applications militaires d’un pseudo-satellite sont évidentes. Permettant de disposer, à moindre coût, des capacités offertes par un drone et un satellite, ces appareils peuvent servir de relai de communications et assurer des missions de surveillance et de renseignement pendant de longues périodes. Le Zephyr d’Airbus peut ainsi rester en l’air pendant plus de 14 jours [et il enchaîne les records mondiaux d’endurance…].

Pour le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Prazuck, un pseudo-satellite apporterait un concours précieux à une force navale. Il s’en est expliqué lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale, après avoir indiqué qu’il aurait voulu expérimenter un tel appareil l’an passé.

Un pseudo-satellite « vole à 30.000 mètres d’altitude et peut rester des semaines en l’air. Il avance assez lentement, sa charge utile est assez faible, mais il va à la vitesse d’un bateau : il pourrait donc suivre une force navale, me servir, de façon assez discrète, de relais de télécommunications, mais aussi, de point d’observation afin de relever tous les transpondeurs, en voyant plus loin », a ainsi affirmé l’amiral Prazuck. « Ce peut être un outil moins onéreux, plus mobile et peut-être plus discret qu’un satellite », a-t-il fait remarquer aux députés.

« J’espère donc que nous pourrons assez rapidement tester ce type d’engins, qu’il s’agisse de ce planeur solaire ou du fameux ballon de très haute altitude [le Stratobus, ndlr], et les faire fonctionner au-dessus de nos bateaux, soit pour l’observation, soit pour servir de relais de communication », a conclu le CEMM.

Photo : Zephyr d’Airbus

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