Damas appelle les forces démocratiques syriennes à rejoindre les troupes gouvernementales

« Lorsqu’on parle de ceux qu’on appellent ‘les Kurdes’, ce ne sont pas juste des Kurdes. Tous ceux qui travaillent pour le compte d’un pays étranger, notamment sous commandement américain sont des traîtres », avait assuré, en décembre 2017, Bachar el-Assad, le président syrien, en évoquant les Forces démocratiques syriennes [FDS, alliance arabo-kurde], alors engagées contre l’État islamique [EI ou Daesh] avec le soutien de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis.

Près de deux ans plus tard, l’opération lancée par la Turquie, avec des supplétifs syriens, contre les FDS dans le nord est de la Syrie a changé la donne.

Si cette offensive a été suspendue après un accord conclu par Ankara et Moscou, les forces gouvernementales syriennes ont pu se renforcer dans une partie des secteurs laissés par les milices kurdes syriennes. Ce qui a donné lieu à violent accrochage avec les forces turques et leurs supplétifs dans le secteur de Ras al-Aïn, le 29 octobre. D’abord annoncés par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH], ces combats ont été confirmés par l’agence officielle syrienne SANA. Mais cette dernière n’a pas donné le bilan de ces affrontements.

Quoi qu’il en soit, le ministère syrien de la Défense a fait savoir, ce 30 octobre, qu’il est prêt à accueillir les combattants des FDS dans les rangs de ses troupes.

« Le commandement général des forces armées est prêt à accueillir les membres des unités des Forces démocratiques syriennes [désignées par le mot « Qasad »] qui souhaitent rejoindre ses rangs », a-t-il en effet indiqué, selon un communiqué publié par SANA.

« Tous les Syriens, y compris la minorité kurde, sont confrontés à un seul ennemi », poursuit le texte, en faisant allusion à la Turquie… mais en oubliant les groupes jihadistes, tels que l’EI, Hourras al-Dine et Hayat Tahrir al-Cham.

De son côté, le ministère de l’Intérieur a fait la même démarche en direction des Assayech, c’est à dire les membres de la police kurde.

Quelques jours après le lancement de l’opération turque, appelée « Source de paix », l’administration autonome kurde avait conclu un accord avec Damas afin de permettre le déploiement des forces gouvernementales syriennes.

« Afin de faire face à l’agression turque et empêcher qu’elle se poursuive, nous sommes parvenus à un accord avec le gouvernement syrien pour que l’armée se déploie le long de la frontière turco-syrienne dans le but de soutenir les Forces démocratiques syriennes », avait expliqué l’administration kurde. Et d’ajouter : L’armée syrienne « est appelée a libérer toutes les localités occupées par l’armée turque et ses supplétifs syriens » depuis le début de cette offensive.

À noter que, le 29 octobre, le ministère turc de la Défense a indiqué que, dans les environs de Ras al-Aïn, ses forces [et ses supplétifs syriens] avaient capturé « 18 personnes en Syrie ayant affirmé être des éléments du régime. » Et de préciser qu’une enquête était en cours, « en coordination avec les autorités russes. »

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