La Turquie exhorte les États-Unis à rompre avec le chef des Forces démocratiques syriennes

Après avoir obtenu le départ des forces américaines du nord-est de la Syrie, ce qui lui a permis de lancer une offensive contre les milices kurdes syriennes [YPG], échappé aux sanctions que lui promettaient le président Trump pour cette même offensive et évité d’être mis à l’index au sein de l’Otan malgré les contentieux qui l’opposent à plusieurs pays européens, la Turquie exige désormais que les États-Unis cessent toute relation avec le général Mazloum Abdi, le chef [kurde] des Forces démocratiques syriennes [FDS].

Or, les FDS ont constitué les forces terrestres de la coalition anti-jihadiste dirigée par Washington. À ce titre, elles ont reçu des armes et des équipements, tout en étant épaulées par les forces spéciales de plusieurs pays membres, dont la France.

Étant donné que l’État islamique [EI ou Daesh] constitue encore une menace, malgré la perte de son « califat territorial », les FDS, auxquelles les YPG fournissent le gros des troupes, demeurent essentielles pour empêcher une éventuelle résurgence de Daesh.

Mais visiblement, ce n’est donc pas vraiment le souci de la Turquie, qui se focalise uniquement sur les YPG, qu’elle considère comme terroristes en raison de leurs liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK].

« L’Amérique doit nous remettre cet homme [qui] sous le nom de code de Mazloum est un terroriste recherché par une notice rouge » d’Interpol, a affirmé Recep Tayyip Erdogan, le président turc, lors d’un entretien avec le média d’Etat TRT

« Il est inacceptable que nos alliés puissent s’entretenir avec un terroriste recherché par Interpol sur la base d’une notice rouge. Si vous commencez à légitimer des terroristes comme lui vous finirez par rencontrer Baghdadi aussi », ainsi déclaré Mevlüt Cavusoglu, le ministre turc des Affaires étrangères, en faisant référence au chef de l’EI.

« Nous avons dit tout cela aux Américains dans une note écrite. Nous leur avons clairement fait savoir qu’il [Mazloum] faisait l’objet d’une notice rouge et qu’il serait inacceptable qu’ils s’entretiennent avec un terroriste recherché », a ajouté M. Cavusoglu.

Actuellement, la base de données relative aux « fiches rouges » d’Interpol compte 7.103 noms.

Si le général Mazloum Abdi a plusieurs alias [Mazlum Kobani, Ferhat Abdi Şahin ou encore Sahin Cilo], il ne fait pas partie des personnes recherchées par la Turquie [on en trouve seulement deux]. En tout cas, c’est ce que montre une requête faite avec le moteur de recherches proposé par Interpol pour naviguer parmi les « fiches rouges ». Et les recherches effectuées avec les différents noms utilisés par le chef des FDS donnent le même résutat. Idem pour les requêtes avec les mots clés « terrorisme », « terrorist », « terrorism », ou encore « terörizm ».

Quoi qu’il en soit, Mazloum Abdi peut compter sur le soutien de sénateurs américains. En effet, cette semaine, certains d’entre-eux ont exhorté le département d’État à accorder dans les plus brefs délais un visa au chef des FDS, afin de lui permettre de se rendre aux États-Unis et d’être entendu par les parlmenaires sur la situation dans le nord-est de la Syrie.

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