Le chef d’état-major des armées veut des militaires « exemplaires »

Lors d’une prise d’armes organisée le 11 octobre dernier à l’Hexagone Balard, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général François Lecointre, a mis en avant des « vertus » auxquelles il tient particulièrement, à savoir l’exemplarité, l’honneur et la droiture. Vertus qui sont liées…

Au premier abord, on peut penser que l’exemplarité est la qualité dont doit faire preuve un chef militaire. Pour illustrer son propos, le CEMA a pris l’exemple du général Bonaparte sur le pont d’Arcole qui, alors que son armée était en difficulté, descendit de cheval en tirant son sabre et en se saisissant d’un drapeau tricolore pour galvaniser ses troupes. Ce qui n’est pas sans rappeler le combat du pont de Vrbanja, en Bosnie, au cours duquel le capitaine Lecointre mena l’assaut…

Mais pour le général Lecointre, l’exemplarité ne concerne pas seulement les « chefs » : elle doit avant tout être une « exigence individuelle et quotidienne » car il « appartient à chacun de se montrer consciencieux, compétent et honnête dans l’exercice de ses responsabilités », dit-il.

En outre, pour lui, « mettre son honneur dans les tâches quotidiennes comme dans les opérations », c’est faire preuve de « droiture »… Et cela garantit « en toutes circonstances l’efficacité des armées », plaide-t-il, après avoir cité Alfred de Vigny [« L’honneur, c’est la conscience, la conscience exaltée »].

Par ailleurs, pour le CEMA, l’exemplarité doit aussi être une « exigence vis-à-vis de ses pairs en ce qu’elle favorise la confiance mutuelle », et donc la cohésion. Et d’ajouter : « Dès lors que ce climat est instauré entre le chef et ses subordonnés, la loyauté, la camaraderie et l’initiative peuvent se développer pour assurer à la fois courage et résilience dans l’adversité. »

Cette cohésion, estime le général Lecointre, ne peut être suscitée que par « l’exemple du chef qui commande en se tenant non pas au-dessus de ses hommes, mais au milieu d’eux, partageant les vicissitudes de l’état de soldat ». En son temps, Confucius de ne disait pas autre chose. « Droiture : L’homme supérieur porte attention à ses devoirs et vigilance à ses paroles, il aime fréquenter ceux qui ont de droits principes, afin de régler sur eux sa conduite. »

D’après le CEMA, c’est donc en agissant de la sorte qu’un chef peut insuffler « l’esprit de corps, qui unit et démultiplie à la fois les énergies, et où chacun peut puiser le réconfort les soirs de doute, de découragement ou de fatigue. »

Enfin, pour le général Lecointre, de l’exemplarité « procède l’harmonie » car un « chef rayonne par sa droiture, il donne le cap, rassemble, assume, et stimule, tout en ayant à cœur de veiller à l’épanouissement de chacun des siens. »

Visiblement, les vertus décrites par le CEMA sont plus que jamais nécessaires aux Armées, et notamment au sein des états-majors… « Ici, à Balard, je mesure combien nous avons besoin de telles qualités pour mener à bien tous les chantiers, mais aussi pour veiller à mieux concilier vie personnelle et vie professionnelle », a-t-il en effet conclu.

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