La Russie va aider à la Chine à se doter d’un système d’alerte avancée pour la défense antimissile

Il n’existe pas de bouclier antimissile sans système d’alerte précoce, c’est à dire un ensemble de moyens permettant de détecter le départ d’un missile afin de pouvoir préparer son interception.

En Russie, le Système d’alerte d’attaque de missile [SPRN] repose sur un centre de commandement basé à Timonovo, au nord de Moscou. Pour sa mission, il dispose d’un réseau de trois stations radar d’alerte avancée de type « Voronezh » et de satellites Oko et Toundra [en cours de déploiement] qui, dotés de capteurs infrarouge, sont en mesure d’identifier un missile grâce à la chaleur produite par ses moteurs.

Enfin, pour l’interception, les forces russes sont dotées du système anti-balistique A-135 [code Otan : ABM-3 Gorgon], composé d’une radar de gestion de combat Don-2N et deux types de missiles ABM. Ce dernier doit être remplacé par le A-235.

Le système d’alerte de missile russe a été lancé au début des années 1970. Ce qui fait que la Russie a de l’expérience dans ce domaine. Une expérience qu’elle va partager avec la Chine, qui entend se doter de tels moyens. C’est ce qu’a annoncé le président russe, Vladimir Poutine, lors de la seizième édition du Club Valdaï, à Sotchi.

« Nous sommes en train d’aider nos collègues chinois à créer un système d’alerte d’attaque par missile. C’est quelque chose de très sérieux, ce qui va fondamentalement, drastiquement muscler la défense de la République populaire. Parce qu’aujourd’hui, il n’y a que les États-Unis et la Russie qui disposent de ce type de système », a en effet déclaré M. Poutine, qui n’a pas précisé les domaines [radars? satellites? commandement et contrôle?] concernées par cette coopération.

« Notre amitié et notre travail commun ne sont pas dirigés contre qui que ce soit. Nous travaillons toujours pour le bien, dans les intérêts l’un de l’autre », a encore fait valoir le chef du Kremlin.

Cela étant, les liens militaires entre la Russie et la Chine ne cessent de se renforcer. Ainsi, au cours de ces derniers mois, Moscou a livré des systèmes de défense aérienne S-400 à Pékin ainsi que des avions de combat Su-35E.

En outre, l’Armée populaire de libération [APL] est régulièrement conviée à participer aux exerices de très grande ampleur organisés par les forces russes. Cela a notamment été le cas pour les manoeuvres appelées Vostok-2018 et Tsentr-2019. Cet été, les forces aériennes russes et chinoises ont même effectué une patrouille conjointe inédite au large de la Corée du Sud et du Japon. Ce qui a été présenté comme étant un « fait nouveau majeur » destiné à contrer les États-Unis dans la région Indo-Pacifique.

Enfin, la Russie et la Chine ont également le point commun d’affirmer que leurs forces respectives disposent d’armes hypersoniques opérationnelles…. Ce qui est de nature à créer un déséquilibre avec les Occidentaux, États-Unis en tête.

Photo : radar Voronezh

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