L’armée malienne a perdu au moins 25 soldats lors des combats de Boulikessi et de Mondoro

Le 30 septembre, deux camps des Forces armées maliennes [FAMa] ont été attaqués par des groupes jihadistes lourdement armés à Boulikessi [*] et à Mondoro, localités situées dans la région de Mopti, près de la frontière avec le Burkina Faso.

Le lendemain, et alors qu’il était avancé que les jihadistes occupaient les deux positions visées, des sources militaires maliennes ont indiqué que d’importants moyens venaient d’être déployés pour tenter d’en reprendre le contrôle. En outre, et sans donner de bilan de ces attaques, le gouvernement a fait savoir qu’une « vaste opération aérienne » avait été menée pour « neutraliser les assaillants ».

Via un communiqué publié dans la soirée du 1er octobre, Bamako a assuré que les FAMa, « malgré des tirs de harcèlement », étaient finalement parvenues à reprendre le contrôle du camp de Boulikessi, jusqu’alors occupé par un bataillon malien mis à la disposition de la Force conjointe du G5 Sahel et celui de Mondoro.

« Dans les rangs des FAMa, le bilan provisoire fait état de 25 morts, 4 blessés évacués par aéronefs FAMa sur Sévaré, une soixantaine de portés disparus et de lourdes pertes en matériels », a ensuite précisé le gouvernement malien. Quant aux jihadistes, ils auraient perdu une quinzaine de combattants.

Il s’agit des plus lourdes pertes subies par les FAMa depuis l’attaque du camp de Dioura, menée le 17 mars dernier par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM]. En outre, l’attaque de Boulikessi est également un sérieux revers pour la Force conjointe du G5 Sahel, après l’attaque de son quartier général à Sévaré, en juin 2018.

Cela étant, les opérations sont toujours en cours dans les secteur de Mondoro et de Boulkessi. « Le contrôle et le ratissage de la zone sont en cours avec les moyens aériens et terrestres des FAMa et des partenaires », a informé l’état-major malien.

À Bamako, on confirme qu’une « opération conjointe d’envergure des FAMa et des Forces armées burkinabé appuyée par Barkhane est en cours pour neutraliser les assaillants. »

Pour le moment, l’État-major des armées [EMA] n’a pas communiqué sur les moyens engagés par la force Barkhane dans cette opération. Pour rappel, cette dernière a établie une base avancée à Gossi, située à une centaine de kilomètres au nord-est de Mondoro et à une soixantaine de kilomètres de Boulikessi.

Selon le général nigérien Oumarou Namatou Gazama, qui commande la Forces conjointe du G5 Sahel, les assaillants du camp de Boulikessi appartiendraient au groupe Ansarul Islam, originaire du Burkina Faso voisin.

La présence d’Ansarul Islam dans ce secteur n’est pas surprenant. Un rapport publié en août par une équipe des Nations unies avance en effet que la Katiba Serma, contre laquelle la force Barkhane a récemment mené plusieurs opérations, fait le lien entre le groupe jihadiste burkinabé et le GSIM dirigé par Iyad Ag Ghali.

« La Katiba Serma, qui opère au sud de Douentza et de Hombori, fait le lien entre GSIM et Ansaroul Islam au Burkina Faso. Le GSIM travaille en étroite collaboration avec Ansaroul Islam, même si ce dernier reste indépendant et n’est pas sous le commandement de Iyad Ag Ghali », explique ce document.

Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que l’armée malienne est visée par les jihadistes à Boulikessi. Ce fut le cas en mars 2017, avec l’attaque d’un détachement malien qui fit 15 tués, dont le lieutenant-colonel Abdoulaye Diallo, qui en assurait le commandement. Les FAMa envoyèrent des renforts, issus des bataillons Waraba et Debo tandis que Barkhane engagea ses hélicoptères. Un temps attribuée à Ansarul Islam, l’attaque fut revendiquée par le GSIM.

Le secteur n’est pas surprenant. Un rapport publié en août par une équipe des Nations unies avance en effet que la Katiba Serma, contre laquelle la force Barkhane a récemment mené plusieurs opérations, fait le lien entre le groupe jihadiste burkinabé et le GSIM dirigé par Iyad Ag Ghali.

« La Katiba Serma, qui opère au sud de Douentza et de Hombori, fait le lien entre GSIM et Ansaroul Islam au Burkina Faso. Le GSIM travaille en étroite collaboration avec Ansaroul Islam, même si ce dernier reste indépendant et n’est pas sous le commandement de Iyad Ag Ghali », explique ce document.

[*] L’orthographe varie selon les sources : Boulkessy pour l’état-major des FAMa, Boulkessi pour le gouvernement malien et Boulikessi pour les médias locaux

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