Un hélicoptère Mi-35P sénégalais s’est écrasé en Centrafrique

L’accord de Khartoum, signé en février par les autorités centrafricaines et les 14 groupes armés encore actifs dans le pays, a seulement fait baisser le niveau des violences… Car ces dernières n’ont pas disparu, loin de là. Au point, d’ailleurs, que le représentant spécial des Nations unies en Centrafrique, Mankeur N’Diaye, avait tapé du poing sur la table, en août dernier, en promettant des sanctions aux fauteurs de troubles.

« Tout ce qui a été toléré ne le sera plus à partir d’aujourd’hui », avait lancé M. N’Diaye, alors que la Mission des Nations unies en Centrafrique [MINUSCA] relevait des dizaines de violations de l’accord chaque semaine.

Pour autant, malgré l’avertissement du responsable de l’ONU, la ville de Birao a été une nouvelle fois le théâtre d’affrontements d’une « rare violence » ayant opposé le Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice [MLCJ] au Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique [FPRC].

Autre groupe armé à faire parler de lui : le 3R, pour « Retour-réclamation- réhabilitation ». Dirigé par Sidiki Abass [alias Sidi Bi Soulemane], qui a démissionné, début septembre, de son poste de conseiller militaire auprès du gouvernement centrafricain qu’il avait obtenu dans le cadre de l’accord de Khartoum, cette organisation est à l’origine d’un massacre commis en mai dernier dans la région de Paoua, dans le nord du pays [46 tués].

Le 25 septembre, Vladimir Monteiro, le porte-parole de la MINUSCA, a appelé Sidiki Abass à livrer les auteurs de ces violences. Puis, la mission des Nations unies est passée à l’action, le lendemain, en lançant une opération contre le groupe 3R à Koui, dans le nord-ouest de la Centrafrique. Et ce dernier a effectivement indiqué que l’une de ses bases avait été bombardée par les Casques bleus.

C’est dans ce contexte qu’un hélicoptère Mi-35P des forces sénégalaises s’est écrasé au moment de son atterrissage, à Bouar, dans l’ouest. Trois occupants de l’appareil y ont laissé la vie.

« C’est avec une peine immense que j’ai appris le crash d’un hélicoptère de combat sénégalais avec trois morts et un blessé au moment de son atterrissage à Bouar », a réagi Mankeur N’Diaye, via Twitter.

L’hélicoptère « revenait d’une mission opérationnelle» au profit de la MINUSCA », a ensuite expliqué l’armée sénégalaise. « L’état-major général des armées est en contact permanent avec les autorités de l’ONU en vue de l’évacuation du blessé et du rapatriement des dépouilles », a-t-elle ajouté.

Les Mi-35P sénégalais, de facture russe, ont été modernisés en 2016. Il leur avait ajouté système électro-optique DSP-HD [avec caméra haute définition, capteur infrarouge, télémètre laser, etc]. Ces appareils sont notamment armés d’un canon bitube GSh-30K de 30 mm et peuvent emporter des issiles AT-6 Spiral et des roquettes.

Il s’agit du deuxième hélicoptère perdu par l’armée sénégalaise en 18 mois. En mars 2018, un Mi-17, de conception russe, s’était écrasé à Missirah [Casamance] avec 20 personnes à bord, dont 6 perdirent la vie.

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