Le budget des armées annoncé en hausse de +4,5% en 2020

Le projet de loi de Finances intiale pour 2020 doit être soumis au Conseil des ministres le 27 septembre. Mais la ministre des Armées, Florence Parly, a pris les devants en annonçant que le montant du budget de son ministère serait porté à 37,5 milliards d’euros, ce qui représente une hausse de 4,5% par rapport à cette année.

« En 2020, il y aura 1,7 milliard d’euros de plus, soit une croissance de 4,5%. C’est considérable. Depuis 2018 il y a eu trois années de hausse, le ministère des Armées a bénéficié de 5,2 milliards de crédits supplémentaires », a en effet indiqué Mme Parly, à l’antenne d’Europe1, le 24 septembre. « Les engagements sont tenus », s’est-elle félicitée.

Enfin presque… Car la trajectoire financière inscrite dans la Loi de programme militaire [LPM] 2019-25 prévoit de porter le budget des Armées à 37,6 milliards d’euros en 2020. Il y a donc un delta de 100 millions entre la somme annoncée par la ministre et les prévisions initiales. En outre, les crédits de mission « Anciens combattants » baisseront de 150 millions d’euros.

Quoi qu’il en soit, le ministère des Armées ne sera pas le seul à voir son budget augmenter. Celui de l’Intérieur disposera ainsi de 740 millions supplémentaires [+4%], ce qui lui permettra de recruter 1.300 policiers et gendarmes. Et l’Éducation nationale pourra compter sur 1,04 milliard de plus [+2%] mais elle devra supprimer 1.242 postes.

Avec cette hausse de 4,5%, l’effort de défense de la France représentera 1,86% du PIB [contre 1,84% en 2019]. Deux autres hausses de 1,7 milliards sont prévues pour 2021 et 2022. Puis, il s’agira ensuite de « monter des marches » de 3 milliards par an pour atteindre l’objectif des 2% du PIB d’ici 2025, conformément aux engagements pris au sein de l’Otan [et aux besoins exprimés par les Armées].

Dans le détail, l’enveloppe dédiée aux surcoûts liés aux opérations extérieures passera de 850 millions à 1,1 milliard d’euros. Ce qui représente peu ou prou le montant que ces surcoûts atteindront cette année. En théorie, cela devrait éviter le traditionnel psychodrame en fin d’exercice budgétaire, quand vient le moment de compenser la différence entre ce qui avait été prévu et ce qui a été effectivement dépensé en cours d’année. En outre, les missions intérieures [MISSINT] seront financées à hauteur de 100 millions d’euros.

Près des deux tiers la hausse prévue pour 2020 seront affectés au renouvellement et à l’accroissement des capacités militaires. Il est ainsi question de commander 271 VBMR Griffon, 364 VMBR léger Serval, 42 EBRC Jaguar, 7 avions de surveillance maritime, 3 E-2D Hawkeye pour le groupe aérien embarqué [GAé], 4 C-130H Hercules modernisés, 1 simulateur « Reaper », 6 patrouilleurs outre-Mer [POM], 2 systèmes de drones de lutte contre les mines très innovants,

« En 2020, nous lancerons le programme de rénovation du char Leclerc, avec une première commande de 50 chars. Nous lancerons également la rénovation de l’hélicoptère Tigre dans le cadre d’un partenariat franco-allemand », a par ailleurs précisé Mme Parly, dans un entretien publié par le journal « Les Échos ».

Côté livraisons, les armées recervront 128 Griffon, 4 Jaguar, le SNA Suffren, 2 hélicptères NH-90, 2 Atlantique 2 rénovés, 2 Mirage 2000D rénovés, 1 avion-ravitailleur A330 MRTT « Phénix », deux A400M « Atals » et un système de 3 drones Reaper Block 5. En outre, 12.000 fusils HK416F et 14.000 treillis F3 sont attendus.

Les crédits dédiés à l’innovation augmenteront de 8,3% et 448 millions d’euros seront affectés au renforcement des capacités spatiales, dans le cadre d’une stratégie spatiale de défense dévoilée cet été.

Enfin, s’agissant des ressources humaines, le ministère des armées va créer 300 postes, essentiellement dans le renseignement et le cyber. Et une enveloppe de 40 millions d’euros servira à financer des « mesures catégorielles », dont la prime de lien au service [12,5 millons] qui « concerne en priorité les métiers en tension dans nos armées pour lesquels les enjeux de fidélisation sont prioritaires », a expliqué Mme Parly.

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