La Thaïlande va se procurer un navire d’assaut amphibie auprès de la Chine

Depuis 2003, la Thaïlande a le statut d’allié majeur non-membre de l’Otan des États-Unis, ce qui veut dire que ses forces armées travaillent étroitement avec leurs homologues américaines, notamment via l’organisation d’exercices militaires conjoints [« Cobra Gold », par exemple].

En outre, ce statut permet à la Thaïlande, pourtant dirigée par une junte militaire, de se procurer plus facilement des équipements pour ses forces armées auprès des États-Unis. Cet été, l’administration Trump a ainsi autorisé la vente de 60 blindés Stryker.

Dans le domaine naval, la marine royale thaïlandaise a accueilli et co-dirigé les manoeuvres « AUMX » [ASEAN-U.S. Maritime Exercise], qualifiées d »inédites’ car elles ont impliqué les États-Unis et les pays membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est [ASEAN], dont certains entretiennent des relations tendues avec la Chine, sur fond de différends territoriaux.

Cela étant, cette proximité avec les États-Unis n’empêche nullement les forces thaïlandaises de se doter de matériels d’origine chinoise. En effet, elles mettent en oeuvre une petite centaine de chars Type 69-II ainsi que 450 blindés de Type 85, du constructeur chinois Norinco.

Par ailleurs, depuis 2014, les relations entre Bangkok et Pékin se sont d’autant plus renforcées que la Chine a su très bien tirer son épingle du jeu quand les militaires thaïlandais se sont emparés du pouvoir.

« C’est une des conséquences du coup d’Etat du mois de mai 2014 : contrairement à l’Europe et aux Etats-Unis, la Chine s’est prudemment abstenu de tout commentaire négatifs lorsque l’armée a pris le pouvoir en Thaïlande », relève, en effet, le site thailande-fr. Résultat : Pékin a accru son emprise économique sur le pays. Et cela vaut aussi dans le domaine militaire.

En effet, début 2017, et après avoir vainement tenté d’acquérir des submeribles d’origine européenne, Bangkok a annoncé son intention de se procurer trois sous-marins chinois S26T, dérivé du type Yuan 041, à un prix défiant toute concurrence. Sachant que la marine royale thaïlandaise ne disposait alors plus d’une telle capacité [depuis le retrait de quatre navires japonais de type Matchanu, en 1951], cela veut donc dire qu’elle sera liée avec son homologue chinoise dans le cadre d’un partenariat stratégique longue durée. Le premier navire lui sera livré en 2023.

Mais la liste des emplettes ne s’arrête pas à ces trois sous-marins. La semaine passée, la Thaïlande a signé un accord avec le chantier naval chinois China Shipbuilding Industry Corporation [CSIC] pour se procurer un navire d’assaut amphibie de Type 071E, une variante de Type 071 [ou classe Yuzhao], dont six unités sont en service au sein de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL].

Aucun détail sur la valeur du contrat, les sytèmes embarqués et la livraison du navire n’a été communiqué. Si ce n’est que l’amiral Leuchai Ruddit, le chef de la Marine royale thaïlandaise, a déclaré que le prix était « raisonnable ». Cela étant, selon la presse locale, le montant de cette commande est estimé à 130-200 millions de dollars.

Actuellement, la Marine royale thaïlandaise utilise le HTMS Angthong, un navire d’assaut amphibie acquis en 2008 auprès de ST Engineering, un groupe singapourien. Elle peut éventuellement utiliser son porte-aéronefs HTMS Chakri Naruebet.

D’une longueur de 210 mètres pour un déplacement de 25.000 tonnes, le navire d’assaut amphibie de Type 071 est mis en eouvre par 120 marins. Il peut embarquer jusqu’à 4 hélicoptères Harbin et 500-800 soldats.

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