Le ministère des Armées veut recruter des « baleiniers de récifs » en tant que « militaires commissionnés »

Peu connu du grand public, le dispositif des « militaires commissionnés » permet aux Armées de trouver des compétences rares – voire très rares – dont elles ont ponctuellement besoin.

Ainsi, le décret n° 2008-959 du 12 septembre 2008 indique que les militaires commissionnées sont « recrutés par contrat, en qualité d’officier, sous-officier ou officier marinier, pour satisfaire des besoins immédiats des armées ou des formations rattachées, aux fins d’occuper des emplois de spécialistes à caractère scientifique, technique ou pédagogique qui ne sont pas pourvus par les autres modes de recrutement et de formation ou qui font l’objet d’une vacance temporaire. »

L’article L4132-10 du Code de la Défense précise que les militaires recrutés dans le cadre de ce dispositif ont à exercer des « fonctions déterminées à caractère scientifique, technique ou pédagogique correspondant aux diplômes » qu’ils détiennent ou à leur expérience professionnelle.

Le niveau d’études et l’expérience professionnelle jouent évidemment sur les galons attibués à ces militaires commissionnés. En général, ceux qui sont titulaires du seul Baccalauréat sont sous-officiers tandis que les diplômés de l’enseignement supérieur peuvent prétendre à des grades d’officiers.

« Le grade du militaire commissionné ne donne droit au commandement que dans le cadre de la fonction exercée », précise le Code de la Défense.

À noter que, d’après l’article 4 du décret n° 2008-959, il n’est pas nécessaire d’avoir la nationalité française pour signer un contrat de « militaire commissionné ». Contrat dont la durée « ne peut excéder six ans. »

Une liste de ces emplois particuliers à pourvoir est publiée chaque année au Journal Officiel [JO]. Ce qui donne un aperçu des priorités du moment et de connaître des métiers dont on ne soupçonnait jusqu’alors pas l’existence.

Repéré par l’Essor de la Gendarmerie, l’arrêté du 21 août 2019 indique ainsi que le ministère des Armées cherche des « spécialistes du domaine spatial », des ingénieurs spécialisé dans la mise en oeuvre des drones ainsi que des experts en intelligence artificielle, en data science et en robotique. Ce qui n’est guère surprenant au regard du contexte du moment.

Le décret en question évoque aussi un « chargé d’enseignement et de recherche en langue étrangère dans les domaines aéronautique et maritime » ainsi qu’un « moniteur de conduite et de sécurité routière confirmé. » Une autre spécialité recherchée porte sur la « rémunération des militaires »… Ce qui s’adresse à des « anciens de la maison » car il est peut probable de trouver de tels spécialistes dans les universités et les instituts d’administration et de gestion.

Enfin, le ministère des Armées cherche des « baleiniers de récifs ». En 2017, un reportage de l’hebdomadaire Le Marin indiquait que, en Polynésie française, ils n’étaient plus que cinq à exercer ce métier qui consiste à faire passer une embarcation au-dessus d’un récif. Et d’ajouter : « La Marine nationale cherche à faire perdurer cette activité qui se transmet de génération en génération par compagnonnage. »

« Le mode opératoire pour franchir les barrières récifales relèvent d’un savoir-faire local qui nécessite un apprentissage long et empirique », confirme un rapport d’enquête du Bureau d’enquête sur les évènements en mer publié en 2014.

Photo : Ministère des Armées

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