Airbus défend ses chances en Australie, où les hélicoptères Tigre sont sur la sellette

Début juillet, le ministère australien de la Défense a lancé une procédure afin d’acquérir 29 nouveaux hélicoptères d’attaque « armés, éprouvés et matures, prêts à l’emploi » et remplacer ainsi, dans le cadre du plan « LAND 4503 », les 22 Tigre ARH acquis par Canberra auprès d’Airbus Helicopters dans les années 2000.

Dans le détail, il s’agit pour l’état-major australien de pouvoir disposer d’un premier escadron de 12 appareils pleinement opérationnels d’ici 2028. En outre, cinq hélicoptères devraient être affectés à la formation des futurs équipages.

L’ouverture de cette procédure n’était pas vraiment une suprise étant donné que les Tigre ARH furent sous le feu des critiques à plusieurs reprises. Il leur était notamment reproché de générer des coûts de maintenance trop élevés et d’afficher des taux de disponibilité insatisfaisants. D’où la recommandation de les retirer du service à partir de 2020, faite par le Livre blanc australien de la Défense publié en 2016.

Selon les spécifications exigées par Canberra, les futurs hélicoptères de combat australiens devront être aérotransportables [par avion C-17 Globemaster III, notamment], capables de communiquer avec des drones [norme STANAF 4586] et optimisés pour les opérations amphibies.

Au regard du marché, cette procédure allait se réduire, pensait-on, à un duel entre le Bell AH-1Z « Viper » et le Boeing AH-64E Apache. Mais c’était sans compter sur la volonté d’Airbus Helicopters de ne pas perdre le marché australien.

En effet, le 30 août, l’industriel basé à Marignane a publié un communiqué pour faire savoir qu’il est « pleinement résolu à maintenir le Tigre en service » au sein des forces australiennes « vien au-delà de 2025 », c’est à dire la date butoir figurant dans le contrat de support technique que Canberra lui a récemment notifié.

« Nous sommes convaincus que nous pouvons proposer une modernisation rentable de la plate-forme afin de la mener jusqu’aux années 2040 », a fait valoir Airbus Helicopters, en faisant miroiter, au passage, une économie de 3 milliards de dollars australiens dans le cas où la version modernisée du Tigre ARH serait retenue par le ministère australien de la Défense.

Et de rappeler que 18 des 22 Tigre ARH ont été assemblée à Brisbane en Australie et que le coût de l’heure de vol a été « réduit de plus de 30% » au cours de ces dernières années.

« À l’échelle mondiale, 181 tigres ont été livrés en Australie, en France, en Allemagne et en Espagne. […] Déployé par l’armée française en Afghanistan en 2009, le Tigre continue de démontrer son rôle essentiel sur les théâtres d’opérations en tant qu’hélicoptère d’attaque extrêmement polyvalent, furtif et maniable », a encore souligné Airbus Helicopters.

En clair, l’idée de l’industriel est de porter les Tigre australiens au standard Mk3, dont le lancement a été notifié par l’OCCAr [Organisme conjoint de coopération en matière d’armement] en septembre 2018.

De son côté, Boeing joue la carte de l’interopérabilité avec les partenaires des forces australiennes, notamment celles de la région Asie-Pacifique. « En tant qu’opérateur d’hélicoptère AH-64E Apache, l’Australie rejoindrait les États-Unis et le Royaume-Uni, ainsi que ses partenaires régionaux, tels que Singapour, le Japon, la Corée du Sud et l’Indonésie », a souligné Terry Jamison, le responsable des ventes à l’international du constructeur américain.

Photo : Airbus Helicopters

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