Le ministère japonais de la Défense veut un budget de 50 milliards de dollars pour la prochaine année fiscale

En décembre 2018, Tokyo valida à nouveau un budget « record » pour des forces d’autodéfense, avec un montant de 5.260 milliards de yens [47 milliards de dollars], ce qui correspondait peu ou prou à la demande faite quelques mois plus tôt par le ministère japonais de la Défense.

Cette hausse relativement significative [+2% environ] devait permettre de financer l’acquisition de 6 avions de combat F-35A, des systèmes de défense anti-missile AEGIS basés au sol et d’entamer la transformation des « destroyers porte-hélicoptères » de la classe Izumo en porte-aéronefs. Et elle s’inscrivait dans un plan quinquennal visant à renforcer la défense du Japon. Pour Tokyo, un tel effort était nécessaire pour faire face à la « montée des défis régionaux en termes de sécurité » incarnée par la Corée du Nord et répondre aux « fortes préoccupations » suscitées par l’accroissement des capacités militaires chinoises.

Cela étant, et comme le souligne le site Nippon.com, le niveau du budget militaire japonais reste assez modeste, même s’il est de bon ton de parler de dépenses « record » depuis que Shinzon Abe occupe les fonctions de Premier ministre. En effet, même s’il paraît important, il reste « inférieur à 1% du PIB total du Japon. »

« La limite de 1% a été établie par une décision du gouvernement prise par l’administration du Premier ministre Miki Takeo en 1976 pour empêcher le Japon de devenir une superpuissance militaire – même si à l’époque le point de comparaison était le produit national brut (PNB). L’administration du Premier ministre Nakasone Yasuhiro a aboli la limite officielle en 1987, mais cela reste un concept puissant et tacite », explique le portail d’informations japonais.

Quoi qu’il en soit, le ministère nippon de la Défense a une nouvelle fois demandé une hausse de son budget, ce dernier devant franchir, s’il est validé, le seuil des 50 milliards de dollars [45,41 milliards d’euros]. Soit une hausse de 1,2% par rapport à celui qui lui a été alloué en décembre dernier.

Dans le détail, ce budget devra permettre de financer l’achat, pour 795,3 millions de dollars , de six F-35B, c’est à dire la version à décollage court et à atterrissage vertical [STOVL] de l’avion développé par l’américain Lockheed-Martin. Et 291,3 millions de dollars ont été flêchés pour l’acquision de 3 F-35A.

Pour rappel, le Japon entend mettre en oeuvre 42 F-35B [dont 18 devront avoir été livrés au cours des cinq prochaines années] ainsi que 105 F-35A [seulement 42 ont été commandés à ce jour, ndlr].

Cs F-35B seront embarqués à bord des deux « destroyers porte-hélicoptères » de classe Izumo, pour lesquels une enveloppe de 29,1 millions de dollars devrait être débloquée pour poursuivre leur tranformation en porte-aéronefs. Des essais avec des F-35B de l’US Marine Corps pourraient être prochainement menés à bord de ces navires, selon Takeshi Iwaya, le ministre japonais de la Défense.

En outre, il est question de passer, auprès de Boeing, une nouvelle commande d’avions ravitailleurs KC-46 « Pegasus », ce qui porterait à 6 le nombre d’appareils mis en service au sein des Forces aériennes d’autodéfense japonaises. Ces dernières devraient aussi recevoir six avions de transport Kawasaki C-2 supplémentaires, lesquels ont une capacité d’emport pouvant aller jusqu’à 36 tonnes [pour une autonomie de 4.500 km]

La défense antimissile n’est évidemment pas oubliée, avec 284,8 millions de dollars inscrits pour acquérir pour davantage de missiles intercepteurs SM-3 Block IIA auprès de Raytheon.

La demande de budget prévoit d’allouer 654,3 millions de dollars pour acquérir un autre sous-marin d’attaque [à propulsion diesel-électrique] de la classe Soryu. Et trois autres avions de lutte anti-sous-marine [ASM] Kawazaki P-1 supplémentaires devraient être commandés.

Quant aux forces terrestres, leur modernisation va se poursuivre avec l’acquisition de 33 chars légers à roues 8×8 de Type 16 [entre 200 et 300 seront commandés à terme]… et celle de 7 systèmes d’artillerie montés sur camion, récemment présentés par le Japon.

Désigné sous le nom de Type 19, ce système n’est pas sans rappeler le CAESAr français puisqu’il s’agit d’un canon de 155 mm monté sur le châssis 8×8 d’un camion militaire allemand, en l’occurrence le MAN HX. Il doit remplacer les obusiers FH-70 actuellement en service.

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