Pour la première fois, une société militaire privée a fait voler un Mirage F1 aux États-Unis

Dans le passé, les Mirage F1 de l’armée de l’Air ont pris part à l’exercice international Red Flag, organisé régulièrement par l’US Air Force à Nellis AFB, située dans le désert du Nevada. Et ils ont donné plus d’une fois du fil à retordre aux pilotes américains. D’ailleurs, sur une photographie prise lors de l’édition 1990, on voit le futur chef d’état-major de l’armée de l’Air, le général André Lanata [qui était capitaine à l’époque], prendre la pose devant son appareil, orné de deux silhouettes de F-15…

C’est d’ailleurs pour ses capacités que la société ATAC [Airborne Tactical Advantage Company], filiale du groupe américain Textron, a jeté son dévolu sur cet appareil, retiré du service par l’armée de l’Air en 2014.

Au total, 63 Mirage F1 ayant servi sous les cocardes tricolores ont été été acquis par cette entreprise, qui entend les utiliser comme plastrons dans le cadre d’un contrat visant à améliorer l’entraînement des pilotes de chasse américains. Le dernier exemplaire lui a été livré en avril dernier.

La valeur de cette vente n’a pas été précisée mais il est question d’au moins 20 millions d’euros. En outre, 150 moteurs Atar 9K50 et 6 millions de pièces de rechange ont également été cédés.

Dans le même temps, une autre SMP américain, Draken International, s’est procuré 22 Mirage F1 ayant appartenu à l’Ejército del aire [Espagne], pour les mêmes raisons qu’ATAC.

Mais, visiblement, ATAC a pris de l’avance sur la concurrence. En effet, le 22 août, elle est devenue la première SMP à faire voler un Mirage F1 [version B, immatriculé N601AX] aux États-Unis, plus précisément depuis un aéroport privé situé à Alliance, près de Fort Worth [Texas], où elle a installé un « Adversary Center of Excellence ».

Selon toute vraisemblance, et au vu de livrée qu’il arbore, le Mirage F1B en question portait l’immatriculation 118-SW [n°502] quand il était encore en service au sein de l’Escadron de reconnaissance 2/33 « Savoie ». L’une des ses dernières missions sous ses couleurs françaises avait consisté à survoler les Champs-Élysées, à l’occasion du 14-Juillet 2014.

Pour le moment, ATAC n’a pas publié de communiqué officiel pour donner plus de détails sur ce premier vol, que le blog américain « The War Zone » a qualifié « d’historique ». En revanche, en juillet, elle avait diffusé une vidéo montrant un Mirage F1CT au roulage.

Dans le détail, ATAC entend remettre en état entre 38 et 40 des 63 Mirage F1 qui lui ont été livrés. Ces appareils doivent recevoir de nouveaux équipements, notamment en matière de guerre électronique.

Pour la filiale de Textron, il s’agit de pouvoir être en mesure de fournir annuellement 37.000 heures de vol d’entraînement [pendant 10 ans] au pilotes de l’US Air Force, voire à ceux de l’US Navy… Et de proposer aussi des missions close air support [appui rapproché] au profit des contrôleur aériens avancés [JTAC].

Photo : archives / armée de l’Air

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