La Légion étrangère veut augmenter significativement le nombre de légionnaires francophones

Dans l’édition 2019 de sa plaquette de présentation, la Légion étrangère indique qu’elle compte 90% d’étrangers dans ses rangs, dont 37% d’Occidentaux, 28% de Slaves, 12% d’Africains, 13% d’Asiatiques et 13% de Sud-Américains. Et 11% des 9.000 légionnaires sont francophones, « essentiellement des Français ». Il s’agit d’un seuil minimum qui « participe à l’enseignement de la langue française, indispensable pour comprendre les ordres ».

S’agissant du recrutement, la Légion étrangère précise, dans le même document, qu’elle « n’essaie pas de persuader de s’engager » car « c’est à lui de convaincre. »

Cependant, depuis le début de cet été, le Groupement de recrutement de la Légion étrangère [GRLE] fait la tournée des plages françaises pour aller à la rencontre de recrues potentielles. Il s’agit surtout d’une opération de « relations publiques », visant à présenter les missions de la Légion étrangère et ce qui attend les jeunes gens susceptibles de pousser la porte d’un bureau de recrutement. Car la sélection restera toujours aussi rigoureuse [chaque année 80% des candidats sont écartés…].

Depuis le début de cette année, son prestige et son rayonnement ont fait que la Légion étrangère a attiré 5.000 candidats, âgés de 17 à 40 ans, depuis janvier. Essentiellement des étrangers… Or, il est désormais question d’accroître le nombre de légionnaires francophones, notamment français. D’où cette tournée des plages.

Selon l’adjudant Sang-Jin Lee, interrogé par l’AFP, l’objectif de la Légion étrangère est de porter la proportion de francophones dans ses effectifs à 20-25% d’ici 2025. La raison? Le programme SCORPION, qui, outre ses véhicules Griffon, Jaguar et Serval, repose sur un systèmes d’information [le SICS] qui « nécessitera certainement une meilleure maîtrise de la langue », explique le sous-officier. Seulement, pour ce dernier, le problème est que les candidats français « échouent plus souvent aux tests. »

Pour rappel, et comme l’indique son site dédié au recrutement, un Français « peut s’engager à la Légion étrangère, mais il sera engagé avec le statut de militaire ‘à titre étranger’, comme tous les étrangers qui s’engagent. »

En avril, soulignant que le programme SCORPION allait faire « émerger de nouveaux matériels, de nouvelles capacités, de nouveaux savoir-faire, de nouveaux métiers », le général Denis Mistral, le commandant de la Légion étrangère [COMLE] avait assuré que cette évolution ne remettrait pas en cause les traditions et les spécificités des légionnaires.

La Légion étrangère conservera un « système cohérent, juste et humain, autour du statut à titre étranger que chaque légionnaire assume pour l’avoir librement choisi », avait écrit le général Mistral, dans les colonnes de Képi Blanc.

Et d’ajouter : « Chaque légionnaire trouve sa place dans la Légion de 2025, en étant parfaitement formé, portant un grade et des qualifications qui répondent aux besoins en matière d’encadrement et de spécialités des nouveaux systèmes d’armes, quelle que soit la fonction opérationnelle. »

Photo : Légion étrangère

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]