L’armée de l’Air relève encore la limite d’âge pour le recrutement de ses pilotes et de ses navigateurs

En 1994, il suffisait d’avoir le baccalauréat en poche et être âgé de 17 à 22 ans pour espérer devenir élève officier du personnel navigant [EOPN] de l’armée de l’Air, avec le statut d’Officier de Réserve en Situation d’Activité [ORSA].

Pour ceux qui n’étaient pas découragés par le calcul différentiel et intégral ou par les espaces vectoriels et les applications linéaires, l’École de l’Air constituait une autre filière qui, si elle offrait des perspectives de carrière intéressantes [comme c’est le cas encore ajourd’hui] imposait la même limite d’âge que pour les EOPN. Encore fallait-il réussir le concours d’entrée.

La Marine nationale était un peu moins stricte s’agissant de la limite d’âge. À la même époque, les élèves officiers pilotes de l’aéronautique navale [EOPN], appelés à servir sous statut d’ORSA, pouvaient être recrutés jusqu’à l’âge de 23 ans à la condition d’être aptes et bacheliers. Voire jusqu’à 24 ans dans le cas où le candidat était titulaire d’un diplôme du premier cycle de l’enseignement supérieur ou libéré de ses obligations légales du service national.

Quoi qu’il en soit, et s’agissant plus particulièrement de l’armée de l’Air, un jeune EOPN accédait au grade d’aspirant à 3 ans de service et à celui de sous-lieutenant 3 ans plus tard. Et ceux qui « marchaient bien » pouvaient obtenir leurs galons de capitaine, voire de commandant. Voire plus s’il réussissait le concours de l’École militaire de l’Air. Dans le cas contraire, dès 15 ans de service, il avait la possibilité de se mettre en congé du personnel navigant, de bénéficier ainsi d’une « pension de retraite à effet immédiat » et d’entamer une nouvelle carrière dans le civil. C’était d’ailleurs un argument mis en avant dans les brochures de recrutement diffusées à l’époque.

En 2012, l’armée de l’Air a décidé de porter à moins de 25 ans la limite d’âge de ses futurs EOPN. Et d’expliquer que cette mesure visait à diversifier les profils de ses pilotes et navigateurs officiers systèmes d’armes [NOSA]. Est-ce la même nécessité qui justifie la décision de relever à 27 ans cette même limite d’âge? Ou bien est-ce pour élargir le vivier des candidats potentiels, alors que, en 2018, il lui fallait recruter 82 EOPN?

Toujours est-il que, selon une information laconique publiée par le site dédié au recrutement de l’armée de l’Air [devenir-aviateur.fr], il est en effet désormais possible à ceux âgés de moins de 27 ans de devenir pilote ou NOSA. Pour l’Aéronautique navale, la limite d’âge, qui a également été relevée ces dernières années, reste fixée à 26 ans pour les pilotes.

Par ailleurs, l’armée de l’Air recrute également des NOSA en interne. En 2017, cinq de ses sous-officiers ont ainsi été selectionnés pour suivre la formation exigeante inhérente à cette spécialité.

Cela étant, l’âge ne fait rien à l’affaire, si ce n’est que les perspectives de carrière et/ou de reconversion sont sans doute réduites. Il ne fait rien à l’affaire car pour devenir EOPN, il faudra toujours réussir les tests psychotechniques et de langue anglaise, le SECPIL [système d’évaluation des candidats pilotes] ainsi que les épreuves sportives [dont le test « Luc Léger », qui ne présente aucune difficulté pour ceux qui entretiennent leur condition physique]. Puis aussi les entretiens individuels et surtout la visite médicale d’aptitude initiale [taille comprise entre 1, 60 et 1,96 m, pas de scoliose supérieure à 15°, bonne acuité visuelle, coeur solide, etc].

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