L’Iran dit avoir arraisonné un pétrolier irakien

Et de trois! Après le MT Riah qui, enregistré au Panama, assurait une liaison régulière entre les côtes occidentale et orientale des Émirats arabes unis, et le britannique Stena Impero, la composante navale du Corps des gardiens de la révolution [IRGC] a arraisonné un pétrolier près de l’île Farsi, située au nord du détroit d’Ormuz.

C’est en effet ce qu’a annoncé l’agence officielle iranienne IRNA, le 4 août, en précisant que le navire en question transportait « 700.000 litres de carburant diesel de contrebande pour le compte de certains pays arabes. »

« Les bateaux de la force navale de l’IRGC patrouillaient dans la zone pour contrôler le trafic et détecter le commerce illicite quand ils ont saisi le pétrolier », a raconté un commandant des Gardiens de la révolution.

En outre, les sept membres de l’équipage du pétrolier ont été arrêtés lors de cette opération, qui a eu lieu le 31 juillet. Le navire a été ensuite transféré vers le port de Bouchehr et sa « cargaison de contrebande a été remise aux autorités », en coordination avec la justice iranienne », a indiqué IRNA.

La même source a ensuite affirmé que le pétrolier arraisonné était de nationalité irakienne. Seulement, à Bagdad, le ministère du Pétrole a indiqué, via un communiqué, qu’il n’avait aucun lien avec le navire saisi par l’IRCG et qu’il n’exportait « pas de diesel sur le marché international. » Et d’ajouter qu’il cherchait à obtenir davantage d’informations sur l’identité du bâtiment.

D’après des informations de l’agence Reuters, qui cite deux responsables portuaires irakiens, le pétrolier en cause naviguait pour le compte d’une « compagnie de navigation privée » appartenant à un homme d’affaire d’irakien.

Pour rappel, le MT Riah avait été arraisonné le 13 juillet dernier par l’IRCG pour les mêmes raisons que ce pétrolier irakien. En Iran, le prix très bas d’un litre d’essence [seulement 8 centimes d’euros] encourage la contrebande vers les pays voisins, où le carburant coûte cinq à six fois plus cher.

Selon les médias iraniens, la contrebande d’essence et de gasoil dépasserait les 20 millions de litres par jour. Aussi, Téhéran a pris des mesures pour limiter ce phénomène, en fixant une quantité limitée de carburant par voiture et, donc, en faisant la chasse aux pétroliers soupçonnés de se livrer à du trafic dans les eaux du détroit d’Ormuz.

Cela étant, les Gardiens de la révolution [ou pasdarans] ne sont pas irréprochables…

« Une autre source de revenus des Gardiens [de la révolution], provient de la contrebande de pétrole iranien et de la vente en Iran de cigarettes et d’appareils électroménagers. Les pasdarans ont en outre renforcé leur influence en Irak grâce au rapprochement avec un clan sunnite et un groupe chiite dans l’ouest du pays. Ils ont ainsi contribué à l’acquisition de maisons abandonnées pour le compte de ces derniers », a récemment rappelé le quotidien Les Échos.

Par ailleurs, et alors que les États-Unis veulent mettre en place une coalition pour garantir la liberté de navigation dans les détroits d’Ormuz et de Bab el-Mandeb [une proposition rejetée par la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui discutent entre-eux d’une « mission européenne », ndlr], l’Iran et les Émirats arabes unis ont relancé leurs discussions sur la sécurité maritme dans les eaux du Golfe arabo-persique. Et il serait aussi question d’une prochaine réunion entre les gardes-côtes iraniens et qataris en vue d’améliorer « la coopération maritime et frontalière. »

Photo : capture d’écran

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